Place à l'économiquement correct 


C'est sur le créneau du " capitalisme moral ", que les fonds de partage et les fonds d'investissement socialement responsable ont été placés sur les fonds baptismaux.

 

" Faim et développement ", le premier Fonds Commun de Placement (FCP) a été lancé par le Crédit Coopératif en 1983 afin de financer le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD).

Il s'agit là d'un fonds de partage dont le principe est de reverser une partie de leurs revenus à des associations caritatives.

S'adressant à des particuliers investisseurs, ces fonds ne présentent aucun risque mais leur rentabilité est très négligeable, tant et si bien que les dons aux associations avec déduction fiscale à la clé concurrencent ce type de placement.

 

Les fonds d'investissement socialement responsable apparaissent un peu plus tard, à la différence des fonds de partage ils sont placés sur des valeurs déjà cotées en bourse et sélectionnées soigneusement selon leur secteur d'activité ou leurs pratiques sociales. Seront par exemple écartés des secteurs comme l'armement, le jeu de hasard ou encore le tabac et l'alcool, alors que les entreprises mettant en avant le " développement durable " et de " bonnes pratiques sociales " auront la faveur de ces placements.

" Nouvelle Stratégie 50 " fut ainsi créé par le syndicat CFDT avec la Caisse des Dépôts et Consignations et les Caisses d'Épargne, sous la forme d'un FCP détenant des titres de sociétés françaises cotées dont la particularité est l'engagement dans la création d'emploi.

Le choix des valeurs achetées par ces fonds intègre aussi leurs résultats financiers. La rentabilité de ces fonds n'est d'ailleurs pas mauvaise, notamment aux États-Unis où l'indice Domini surpasse l'indice Dow Jones.

 

En France, le succès des fonds de partage et des placements éthiques est plus incertain qu'aux États-Unis puisqu'ils ne représentent que 1 % de la gestion collective. Ils visent d'abord les investisseurs institutionnels et l'épargne salariale plutôt que l'épargne des particuliers.

Leurs performances financières ne sont pas non plus à la hauteur de celles de leurs homologues américains, c'est que l'éthique n'est pas un argument de vente suffisant auprès des épargnants et que les fonds français, dans leur majorité, ne diffusent ni la composition de leur portefeuille, ni les performances de ce derniers aussi bien en matière de rentabilité que de comportement éthique.

 

 

La consécration des fonds d'investissement socialement responsable aux États-Unis.

 

Les fonds Domini gagnent le trophée du capitalisme social du magazine américain Fast Company .

 

Domini détient un portefeuille de valeurs mobilières de 1,6 milliards de dollars placé dans des sociétés dont l'engagement social et environnemental est irréprochable.

La fondatrice et dirigeante du fonds, Amy Domini résume ainsi l'engagement de Domini : " Notre fonds s'est créé sur le principe suivant lequel la façon dont vous investissez peut peser. Sur le fait que les actionnaires détiennent le pouvoir, au-delà de la simple recherche de leurs dividendes, de changer les entreprises, de changer Wall Street, et donc de changer le monde. En faisant le choix d'investir de façon responsable, nos actionnaires permettent ces changements au quotidien. "

 

Amy Domini fut citée dans Time Magazine comme l'un des 100 personnalités les plus influentes de l'année 2005. L'hebdomadaire Smart Money l'a placé parmi les 30 personnes les plus en vue de Wall Street et Money l'a situé parmi les 50 personnalités féminines du monde des affaires.

 

Domini a conseillé les compagnies Coca Cola, McDonald's, Disney, Timberland, Morgan Stanley.

Dans le détail, de nombreuses sociétés ont été consultées sur les questions des droits de l'homme, de la liberté d'expression sur le Net (certaines compagnies sont sollicitées pour bloquer l'accès à des sites anti-communistes comme en Chine, à Cuba), du changement climatique, de la préservation des forêts. Elle a lancé en octobre 2005 le " Domini European Social Equity Fund " dont la valeur boursière a progressé de 44,3 % en 2006, soit l'une des meilleures performances pour un FCP investi en valeurs européennes.

 

 

Questions

 

1. Que sont les SICAV et les FCP, l'épargne salariale ?

2. Quelles sont les motivations des investisseurs en fonds de partage et en fonds d'investissement socialement responsable

3. En fonction de quels critères sont choisis les valeurs entrant dans les FCP socialement responsable ?

4. Renseignez vous sur le CCFD, est-il logique qu'il recoure à la bourse ?

5. La marchandisation de l'éthique est-elle condamnable ?