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En manque de LibertéDroits de l'homme contre législation Pour les tenants de la philosophie du Droit Naturel systématisée par John Locke, la justice préexiste avant tout État, c'est une loi morale naturelle comme il y a des lois physiques naturelles. Elle affirme que chaque propriétaire de ces droits, chaque homme, fait ce qu'il veut de ce qu'il possède (droits de propriété), c'est à dire que l'exercice de sa liberté n'a de limites que celles qui assurent aux autres hommes les mêmes droits. Donc, posséder quelque chose légitimement, conformément au droit naturel, c'est posséder quelque chose qu'on a produit soit même volontairement, qu'on nous a donné (un transfert de droit unilatéral consenti), ou contre lequel on a échangé quelque chose (un transfert de droits bilatéral consenti).
De plus l'agression légale contre les personnes impliquées dans le commerce des "drogues" est nécessairement rendue possible par les agressions perpétrées contre des individus n'ayant aucun rapport avec ces activités, c'est à dire des contribuables devant financer cette guerre. Notons que les coûts engagés dans cette lutte contre les trafics de stupéfiants sont relativement plus élevés que les dépenses mobilisées contre de vrais crimes. Il y a une raison simple à cela : les crimes sans victime nécessitent plus d'investigations que des actes donnant lieu à des plaintes, car le plaignant fournit ordinairement les principales informations permettant de retrouver son agresseur. C'est aussi pour cette raison que toute personne "protégée" par l'État , ayant rapport ou non avec le commerce des drogues doit supporter les menaces contre sa liberté que constituent les fouilles, les contrôles, et autres activités préventives. Comme toutes les autres étatisations, ces interventions consistent à réaliser des transferts forcés de droits de propriété (nationalisations, redistributions, réglementations). Des hommes de l'État décident à notre place de ce qui est bon pour nous. C'est un crime légal.
Sans doute va-t-on nous expliquer que les drogues nous font perdre notre liberté parce que nous en devenons dépendants physiquement et psychologiquement. Mais nous sommes dépendants d'énormément de choses. Faut-il interdire le tabac, le pastis, la messe du dimanche, les relations amoureuses, les films de karaté ou le journal du vingt heure ? L'argument d'auto-aliénation présuppose une définition totalement arbitraire de ce qui rentre dans la catégorie "drogue" et des critères de dépendances. Laisser le monopole de la définition aux hommes de l'État, c'est leur attribuer un pouvoir de détention de la Vérité qu'il n'ont pas plus que tout homme. Admettre que le gouvernement doive décider de ce que nous absorbons, c'est accepter qu'il puisse situer idées et comportement des individus sur une échelle de valeurs imposée à tous ses administrés, c'est donc légitimer un ordre moral étatique.
D'autre part, l'interdiction augmente le coût de l'information des consommateurs sur les produits qu'on leur offre et sur leurs offreurs. Ainsi, plus la répression est forte, plus la qualité des produits diminue et le rapport prix de vente/coût de production augmente. La libre concurrence aurait donc pou effets de tirer les prix vers le bas grâce à l'entrée de nouveaux vendeurs et d'augmenter la qualité des produits car l'information circulerait plus facilement. Ces produits seraient donc moins dangereux dans la mesure où le vendeur pourrait plus difficilement tromper l'acheteur en lui offrant du caoutchouc à la place du cannabis par exemple.
Qu'on adhère ou non à la philosophie du Droit naturel lockéen, on nous expliquera sans doute que nous sommes plus disposés à l délinquance sous les effets de la dépendance aux drogues, et que la consommation de ces produits soit ou ne soit pas un crime, nous devons l'interdire pour prévenir d'autres crimes. C'est à notre avis un mauvais argument. Il suffit d'observer quels sont les crimes liés aux marchés des drogues aujourd'hui pour découvrir que la meilleure façon de les éviter est précisément de libéraliser ces marchés.
Une fois défoncé par son héroïne, un toxicomane a une propension au crime sans doute moindre que celle suscitée par l'ivresse de l'alcool ou celle de la plupart de nos hommes politiques. Aussi, la criminalité des toxicomanes se résume principalement aux vols ayant pour but de financer l'achat de leurs drogues. La dépénalisation, l'introduction de la libre concurrence auraient pour effet de réduire les prix d'achat des produits jusqu'à ce qu'ils soient proches de leurs faibles coûts de production et les toxicomanes cesseraient de payer par l'impôt la protection contre eux-mêmes fournie par l'arsenal judiciaire et policier. Ainsi, le besoin de voler serait considérablement diminué . On notera que plus les drogues sont dures, plus la propension au vol est élevée, plus nos arguments sont valables et justifient la dépénalisation.
Nous avons aussi vus que l'interdiction a un effet protectionniste sur les vendeurs échappant à la police
d'État, les mafias. Leurs profits sont beaucoup plus élevés qu'ils ne le seraient sur un marché libre. Aussi, la dépénalisation aurait pour effet de tarir la principale source de financement du grand banditisme.
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