La libéralisation des échanges est un facteur de développement
Les pays membres de l'APEC ont réduit leurs entraves aux échanges commerciaux de façon unilatérale parce qu'ils sont arrivés à la conclusion qu'il était dans leur intérêt de mettre en place des marchés libres et concurrentiels. Une étude réalisée par le Pacific Economic Cooperation Council (PECC, 1999) révèle que les membres de l'APEC ont pris des mesures énergiques pour atteindre l’objectif de la déclaration de Bogor – un marché libre et ouvert – d’ici 2010 pour les pays industrialisés et d’ici 2020 pour les pays en développement, en adoptant d’importantes mesures non tarifaires et en mettant en place également des réductions tarifaires.
Les pays membres de l’APEC n’ont pas été hésité à libéraliser leurs échanges commerciaux parce qu’ils étaient convaincus qu’ils en retireraient une prospérité accrue. Le lien semble manifeste entre l’ouverture de l’économie et l’amélioration de sa performance. L’OCDE (1999) a fait état récemment du résultat d’analyses antérieures de la relation entre l’importance relative du commerce international et le niveau de vie dans les pays en développement.
L’ouverture des économies des pays en développement amène une hausse des niveaux de vie
Source des données :
OCDE (1999).
L’OCDE a donc constaté que les économies qui, à travers le monde, sont fortement tournées vers l’extérieur ont tendance à croître plus rapidement que celles qui sont centrées sur elles–mêmes. De plus, cette relation semble se confirmer dans le temps. Les taux de croissance des économies fortement axées vers l’extérieur ont été plusieurs fois supérieurs à ceux des économies autocentrées.
La forte priorité accordée à la réduction des obstacles aux importations, dans l’approche d’intégration à l’économie mondiale retenue par l’APEC, découle d’une bonne compréhension des motivations des échanges commerciaux entre les pays et de l’origine des avantages générés par le commerce international.
Ce n’est pas par hasard que les économies qui enregistrent la meilleure performance à l’exportation sont celles qui consacrent une part importante de leur PIB aux importations. Les obstacles aux importations constituent un frein important aux exportations et à l’orientation vers l’extérieur. Une façon efficace de parvenir à orienter une économie vers l’extérieur (en plus d’éviter les mesures qui faussent directement les exportations) est de s’attaquer aux répercussions que les restrictions sur les importations ont sur les exportations, sur le taux de change et sur le prix des intrants. Les entraves aux importations ont en effet pour effet de nuire aux exportations et, ce faisant, réduisent la capacité de financer les investissements étrangers.
La forte performance à l’exportation est liée au ratio élevé des importations par rapport au PIB
Source
des données :
DFAT (1999a)
Bien évidemment, une simple relation entre l’ouverture des échanges commerciaux et la croissance économique ne constitue pas nécessairement une relation de cause à effet. Les échanges commerciaux ne sont pas le seul déterminant de la croissance et il se pourrait également que, au fur et à mesure que les pays accroissent leurs échanges de biens et de services, ils deviennent plus ouverts. Cependant, les travaux récents des chercheurs Frankel et Romer (1999) vont à l’encontre de cette opinion. Ils ont étudié attentivement l’interdépendance entre les échanges commerciaux et la croissance et ont constaté que, pour chaque point de pourcentage d’augmentation du ratio des échanges commerciaux par rapport au PIB, la productivité (mesurée en termes de PIB par habitant) augmente de deux à trois pour cent.
Graphique 2.5 La croissance des échanges commerciaux aboutit à la croissance économique
Source
: D'après Frankel et Romer (1999).
Il y a plusieurs raisons qui font que l’ouverture aux échanges commerciaux se traduit par une augmentation de la productivité, et donc de la croissance économique. Les marchés ouverts favorisent les investissements dans les secteurs de chaque économie qui bénéficient d’un avantage concurrentiel. Avec l’ouverture des échanges, chaque économie concentre l’utilisation de ses ressources dans les secteurs où elle bénéficient d’un avantage concurrentiel par rapport à ses partenaires commerciaux. Les échanges commerciaux permettent alors aux deux partenaires d’enregistrer des gains.
L’ouverture des marchés augmente également les possibilités d’investissement, et ce sont les investissements qui permettent de bénéficier de la technologie et du savoir–faire technologique des autres. Une partie importante des investissements étrangers est directement reliée aux possibilités commerciales, car les multinationales cherchent des emplacements adaptés pour des sections de leurs réseaux de production mondiale.
Les marchés ouverts favorisent eux aussi la concurrence en donnant aux entreprises locales accès aux équipements les plus récents et aux importations de haute qualité, et en leur permettant de mettre en œuvre les meilleures pratiques de gestion et de production du monde. La concurrence additionnelle favorise l’innovation, car les producteurs cherchent à améliorer et à différencier leurs produits sur le marché avant leurs concurrents. Au fur et à mesure que de nouveaux produits ou des variations d’anciens produits sont lancés sur le marché, ou améliorés, la productivité de l’économie augmente.
Les échanges commerciaux permettent de progresser dans le domaine social
Non seulement l’ouverture aux échanges commerciaux permet d’obtenir une croissance économique plus élevée, mais celle–ci permet à son tour d’obtenir de meilleurs résultats dans le domaine social. Le lien entre la croissance et les autres dimensions de la société, comme une santé et une éducation améliorées, est évident par lui–même; la croissance économique permet aux gens et aux gouvernements de disposer de ressources pour s’attaquer à ces questions. C’est la croissance élevée, alliée aux politiques favorisant le développement, qui a permis de réduire fortement l’incidence de la pauvreté dans les pays membres de l’APEC.
Un autre lien entre les échanges commerciaux et les résultats obtenus dans le domaine social est toutefois moins évident. C’est celui qu’il y a entre la croissance économique et l’amélioration des résultats environnementaux. Des travaux réalisés par la Banque mondiale montrent qu’une prospérité plus élevée donne de meilleurs résultats pour l’environnement.
Le lien entre la performance environnementale et les revenus est complexe. Il semble cependant que la hausse de la prospérité ne doive pas se faire aux dépens de l’environnement. Comme les politiques d’ouverture des échanges commerciaux et des investissements ont un effet marqué sur la croissance des revenus, elles peuvent aussi faciliter l’atteinte d’un objectif de caractère durable pour l’environnement. Cela s’explique essentiellement par le fait que, au fur et à mesure que les gens prospèrent, ils ont davantage les moyens d’appliquer des normes de protection plus efficaces. Quand les gens disposent de la nourriture et du toit qui leurs conviennent, ils cherchent autres choses comme les transports et les téléphones. Ensuite, ils veulent avoir une meilleure santé, avoir accès à des loisirs, des congés et des articles de bonne qualité. On a constaté que, à partir d’un niveau donné, les gens commencent à exiger un environnement de meilleure qualité. Ils veulent que l’air, l’eau, les parcs, etc. soient plus propres.
Source : Site ministère des affaires étrangères du Canada
1. Quel est le rôle de l'APEC et quels en sont les pays membres ?
2. Expliquer en quoi le protectionnisme handicape la capacité à exporter ?
Empêche la spécialisation sur l'avantage comparatif, renchérit le coût des matières premières importées aussi bien par la dévaluation compétitive que par les tarifs douaniers.
3. En quoi un marché ouvert favorise-t-il les innovations technologiques ?
4. Quelle corrélation peut-on faire entre le développement et la préservation d'une environnement sain ?