Transports
En
septembre 1996 la SNCF avait mis en place un "engagement horaires
garantis" sur les trains grandes lignes, par lequel le voyageur
était indemnisé, pour tout retard de 30 minutes ou plus, par des bons
de voyage représentant 25 % du prix du trajet. À partir d'une heure
de retard, l'indemnisation passait à 50 % du prix.
Les associations de consommateurs protestaient depuis longtemps. Ce
système était mal compris et confus.
La SNCF a donc décidé unilatéralement de mettre en place à partir du
10 janvier 2000 un nouvel engagement. Nous laissons à nos lecteurs le
soin de répondre à la question :
Est-ce moins confus ? Est-ce plus satisfaisant ?
1°
L'indemnisation aura désormais un taux unique. Cela représentera 33
% du prix du billet à partir d'une demi-heure de retard, toujours
sur les grandes lignes.
Et pourquoi seulement sur celles-ci ? Pourquoi les trains régionaux
et les trains de banlieue échappent-ils à ce droit ?
2°
L'expérimentation durera un an. Elle sera analysée par un comité de
suivi dont feront partie les associations de consommateurs. Cela semble,
en principe, un bon point.
3°
Mais la SNCF n'a pas résisté à la tentation de "mieux préciser"
les cas dans lesquels les voyageurs pourront être indemnisés. Son
engagement de régularité concernera les retards dont la SNCF se juge
elle-même responsable, tels que les pannes, le retard d'un agent.
Les grèves ne le seront que dans certaines conditions seulement. En
cas de long mouvement de grève, la SNCF pourra annoncer sa décision
de suspendre cet engagement, dans un délai de 24 heures. Évidemment,
cela ne concernera pas les perturbations de trafic pour cause d'intempéries
ou de manifestations sur les voies de "personnes étrangères à
la SNCF" et notamment les bestiaux.
On se prend très au
sérieux chez les technocrates dirigeant le grand service public le plus
déficitaire de France après la sécurité sociale.
Un jour, j'ai cru sottement pouvoir reproduire sans le vérifier un nombre
surévalué de polytechniciens employés au siège. En fait, ils doivent
être seulement 200. Les autres sont dans la partie technique, l'entretien,
chefs de gare, etc. Une vie réussie n'est elle pas, nous dit-on parfois,
la réalisation d'un rêve d'enfant ? Combien d'enfants français rêvent-ils
encore de faire circuler des trains ? Cela ne mérite-t-il pas que la
collectivité paye très cher pour leur permettre
de réaliser leur rêve d'enfant et de réussir leur vie. Réussir sa vie
n'est donc pas seulement une chanson de Bernard Tapie. Peu importe que
les millions de clients banlieusards prisonniers du monopole SNCF n'aient
pas droit à la considération de leurs conditions de vie d'usagers du
service public.
On fait en ce moment un gros effort de promotion publicitaire, assez
amusante, en faveur du "Transilien" en Ile de France. Mais
ne serait ce pas d'abord une promotion du lobby SNCF par lui-même, au
profit du maintien de son monopole ?
Ne croyons pas ce monopole innocent. Le monopole est, au contraire,
extrêmement agressif. Souvenons-nous de l'opération de dénigrement contre
la privatisation des transports en Grande Bretagne au lendemain de l'accident
de Paddington, dû à une erreur humaine. Imagine-t-on le 1/10e de ces
dénigrements à l'encontre de la gestion étatique lors des accidents,
au moins aussi courants ? Que n'entendrions-nous pas si nous osions
nous y risquer ? Ce monopole agressif forme, avec les subventions à
l'agriculture et la sécurité sociale étatique le triangle dur de l'étatisme
français. La France en crève.
Jean-Gilles MALLIARAKIS in "Le Courrier Quotidien des Libertés du 17
novembre 1999" disponible sur demande par e-mail à ymallia@cybercable.fr
Les monopoles étatiques sont
tous voués à la décadence. Ceux qui ne disparaîtront pas s’enfonceront dans la
paupérisation. Et tout le monde le sait plus ou moins.
Le paradoxe tient en ceci. Lorsqu’ils ont les moyens de se défendre en
intoxiquant l’opinion, les divers intervenants monopolistes ne s’en privent pas
et ils jouent sur une brillante conjonction de facteurs. Les défenseurs du
Monopole ne sont pas seulement, alors, les titulaires d’emplois privilégiés. Ce
sont aussi les fournisseurs et les donneurs d’ordre. Ce sont quelques beaux
ingénieurs et quelques arrogants directeurs. Ils trouvent un écho complaisant
auprès des nombreux médias monopolistes français. Ce sont les chaînes
subventionnées de l’audiovisuel public, ce sont des groupes de presse vivant à
l’abri de monopoles régionaux, ce sont enfin des radios et des télévisions
juridiquement privées mais relevant de concessions et d’autorisations
d’émettre, elles aussi distribuées par les pouvoirs publics. Dans les salles de
rédaction, il ne manque pas alors de pisse-copies, zélés à défendre les
camarades syndiqués d’EDF, de France Télécom ou de la SNCF, convives et
copartageants du banquets monopoliste.
On ne s’étonnera donc pas, pour citer un exemple, à quelques semaines de
distance, entre l’accident ferroviaire de Paddington en Angleterre et celui de
Cologne en Allemagne, de la différence du traitement médiatique.
Provoqué, on le sait, par une erreur humaine, hélas inévitable, l’accident de
Paddington avait servi à une abondante littérature consacrée aux méfaits de la
privatisation de British Railways, et de l’ultra libéralisme. Pour sûr, un
libéralisme plus tempéré que celui de Mme Thatcher et de M. Blair, — le
libéralisme "raisonnable" d’un M. Gayssot peut-être ? —, eût divisé
le nombre de morts par 2. Tout cela nous fut asséné sans rougir, avec la plus
belle assurance du monde dans la patrie de Descartes.
Curieusement, au contraire, s’agissant de la tragédie de Brühl dans la nuit du
4 au 5 février (8 morts, plus de 140 blessés) pas plus que dans celle d’Eschede
en 1998 (101morts) nous ne voyons mettre en accusation le mode de gestion de la
Deutsche Bahn. Est-ce parce que celle-ci appartient à l’État ?
Au vrai certains syndicats mettent en cause l’hypothèse d’une introduction de
DB en Bourse, prévue dans 3 ans. Ce n’est donc pas parce qu’elle est gérée par
l’État, c’est parce que sa direction ose faire des bénéfices, ma foi,
coquets(en moyenne plus de 3 milliards de F par an sur les 5 exercices 1994
à1998) que la DB connaît un tel taux d’accidents. Ah ! Si la DB faisait comme
la SNCF, ou, mieux encore comme les FS italiens !
Voyons mais c’est… Bien sûr !… Quand une compagnie est privée, les accidents
sont la conséquence de la course au profit, et de l’exploitation éhontée des
cheminots. Quand elle est publique, tout va mal dès que l’on cherche à faire la
course avec le privé. D’ailleurs, dans un pays vraiment socialiste, on ne se
soucie pas des accidents puisque les médias d’État n’en parlent pas. En Corée
du nord, à Cuba, au Vietnam, encore aujourd’hui, les trains arrivent tous à
l’heure, et ils ne déraillent jamais.
Et quand on est dans la situation d’EDF ? Eh bien on prétend découvrir
aujourd'hui que ce monopole encore étatique à 100 % avait décidé en
février1998, de diminuer ses investissements du rythme annuel de 18 milliards
en 1996, à 13 milliards prévus pour 2001. La CGT n’hésite pas à accuser cette
baisse des investissements d’être à la fois la conséquence d’une volonté de
s’aligner sur le marché européen, et la cause des dommages de la tempête de
décembre de 1999. Cet argument est ridicule en lui-même s’agissant d’une tempête
multi séculaire, mais où a-t-on jamais vu la CGT et la propagande étatiste
reculer devant le ridicule? Car les contradictions du système monopoliste et de
l’étatisme ne sont rien en comparaison de la déliquescence de cet esprit
logique dont se prévalait, autrefois, la France.
Jean-Gilles
MALLIARAKIS in "Le Courrier Quotidien des Libertés du 09 février 2000"
disponible sur demande par e-mail à ymallia@cybercable.fr
En
dépit du principe de précaution, il demeure en France un service vendu
dont la consommation ne garantit pas la sécurité à ceux qui en font
usage
En France donc, on peut mourir d’une erreur de manœuvre à la gare de
Lyon, être sérieusement blessé dans un déraillement consécutif à une
poutre tombée sur un ballast, on peut se faire molester, voler, poignarder
sur la ligne Paris Saint Lazare - Mantes la Jolie, violer, insulter,
se faire vomir dessus etc…
On peut également ne jamais disposer de place assises, se faire entasser,
piétiner, s’évanouir. Enfin, heureusement les grèves sont là pour nous
éviter ces désagréments: à ce titre la grève est salutaire dans les
transports publics car elle permet un fonctionnement a minima du principe
de précaution, lequel devrait conduire à l’interruption définitive des
services de la RATP et de la SNCF, ainsi que des lignes de province.
Mais le péril grandissant est le développement des agressions: les statistiques
1999 nous apprennent ainsi que les atteintes aux voyageurs ont augmenté
de 21 % sur l’ensemble du réseau ferroviaire, la région parisienne subit
70 % de ces faits délictueux.
C’est d’ailleurs assez incroyable (logique si on réfléchit comme nous
le faisons) quand on sait ce que ce service là, hum ce sévice est public
et que loin d’en sécuriser l’usage, lesdits pouvoirs publics l’ont laissé
dans un état d’abandon et d’insécurité alors que partout ailleurs sa
reprise en main se fait à la satisfaction générale.
Là dessus la direction de la SNCF s’est félicitée en parlant d’une « reconquête
du terrain » qui explique ces chiffres, une reconquête à la Berezina
donc, d’autant plus inquiétante que le terme reconquête signifie bien
une perte de contrôle au profit des « sauvageons « .
Mais la reconquête ce sont les emplois-jeunes créés et la baisse de
3,5 % des agressions contre les agents en région parisienne: facile,
ne plus contrôler les lignes à risque et verbaliser de préférence aux
heures d’affluence des salariés, des fois que ces vilains là n’aient
pas eu la patience de prendre leur carte orange en début de mois !
L’État ne peut faire respecter la sécurité, cette impuissance doit être
mise sur le dos des victimes. La tactique est cousue de fil blanc et
tellement habituelle. Le terme incivilité est ressortit : le comportement
« citoyen » est sollicité contre la société individualiste
porteuse d’inégalités et donc de révoltes de jeunes exclus attirés par
la consommation facile sur le mode de la razzia. La SNCF réunit ses
cadres pour se fendre d’un appel des utilisateurs à un plus grand civisme,
dans une deuxième phase de sa campagne de sensibilisation à la sécurité,
elle étale cette impuissance : « seuls, nous ne pouvons pas lutter
efficacement contre la petite délinquance. La sécurité est l’affaire
de tous ». Non la sécurité est l’affaire du prestataire de service
ou je n’ai rien compris à la logique de responsabilité du producteur,
au secours Ralph Nader, José Bové venez donc défendre le petit consommateur
contre les abus du producteur public ! Pas gagné là, je les entends
déjà me chanter une autre chanson: « enfin le service est de qualité
tout de même si on compare avec les économies de bon de ficelles de
la privatisation de British Rail ».
Putain, il y a de quoi s’étouffer de rire : le véritable coût de
la gestion étatiste pour le public c’est quoi sinon l’absence de qualité
d’un service monopoliste subventionné et à coûts aberrants ? Le
voyageur paie en plus le temps perdu en retards, en grèves, accidents,
les conséquences des « incivilités », des agressions, des
vols, de la saleté, de la promiscuité ainsi que le stress inhérent à
ces conditions de transport.
La démarche de qualité totale conduit à des solutions à l’anglaise :
sécurité, continuité, propreté à moindres coûts par la disparition du
lobby des terroristes des commuters (voyageurs quotidiens). Le viagra
de l’impuissance publique c’est bien la privatisation, ses effets d’ailleurs
s’en feraient sentir au-delà même des clients par une mise au pas musclée
des semeurs de troubles et donc d’une répression privée de la délinquance,
là où l’État échoue au cœur même de ses fonctions régaliennes.
J’en termine avec un invité de presque bon sens, invité d’honneur des
sessions de sensibilisation SNCF dans les collèges et lycées, roulement
de tambour … Claude Pernès, maire UDF de Rosny-sous-Bois, qui a déclaré
: « sans peur du gendarme, donc sans une politique de sanction
immédiate comme à New York, la prévention risque de ne pas être suffisante
pour enrayer le phénomène ».
Presque bien, sauf que ce n’est pas tant la peur du gendarme qui importe
au point où nous en sommes, mais la peur que peut inspirer au délinquant
toute victime potentielle, et pour cela notre ami Stefan nous parlerait
d’equalizer.
Xavier COLLET, le 05 avril 2000
Faut-il
éviter de prendre le TGV Marseille ?
Le Figaro va-t-il devenir
les "canard déchaîné" ? Ce serait vraiment très utile. En tout cas,
il lance un vrai et gros pavé dans la mare. Pour qu'un journal de ce
niveau le fasse et avec cette ampleur, il faut que ce ne soit pas sans
raison.
Le TGV arrive à Marseille
par un tunnel de 7834 mètres. Or les experts de l'Institut National
de l'environnement et des risques industriels (Ineris) ont remis à la
SNCF en décembre 2000 un rapport que le journal s'est procuré et qui
détermine 2592 scénarii d'incendies possibles. La conclusion est que
les 900 passagers éventuels d'un train sinistré dans le tunnel n'auraient
aucune chance d'en sortir vivants à cause de l'absence d'un système
d'évacuations des fumées. "Tout le monde est mort" résume froidement
un expert." et aussi "Sous le Mont Blanc, en sept minutes, l'atmosphère
dans le tunnel était devenue mortelle". A défaut de rôtir le moment
venu, cela fait vraiment froid dans le dos.
On est obligé de dire
que les réponses de la SNCF publiées en toute loyauté par le journal
ne sont guère convaincantes. La compagnie indique "que les TGV ne brûlent
pas". C'était aussi l'avis des responsables du téléphérique autrichien
de Kitzsteinhorn qui a brûlé dans son tunnel provoquant la mort de 155
personnes. Ce sont les effets des passagers qui ont brûlé. Si le TGV
ne brûle pas, les passagers ont forcément des milliers d'objets inflammables
et dangereux. "La commission de sécurité a donné un accord sans réserve
le 31 mai dernier." ajoute la SNCF et "Tout est conforme à la réglementation
en vigueur ; certaines dispositions vont même au-delà" et encore : "La
circulaire de 1998 concernant ce type d'équipement ferroviaire ne prévoit
pas de désenfumage. Le tunnel n'en n'est dons pas doté". Elle dit même
qu'en cas de problème le train arrive toujours à sortir du tunnel ;
c'est assez drôle car que se passe-t-il si justement le problème est
l'immobilisation accidentelle du train. . Une autre ajoute légèrement
humoristique a été formulée : "On a financé l'achat de deux véhicules
entièrement pressurisés capables d'acheminer des équipes des secours
et d'évacuer des blessés malgré la fumée et les gaz toxiques en cas
de rame bloquée et en feu".
Cette gentille gaminerie
rapportée dans le journal ne semble pas avoir été démentie par la SNCF.
Dans cette très grave
affaire on rencontre une nouvelle fois les dysfonctionnements de l'économie
administrée.
- Des circulaires règlent
les problèmes, mais ces circulaires, toujours tardives d'ailleurs, ne
peuvent jamais par nature s'adapter à toutes les situations.
- Il n'y a jamais de
responsables potentiels : "responsable mais pas coupable". Chacun s'abrite
derrière la loi.
Les passagers n'ont
nul besoin de savoir que les précautions sont conformes aux normes.
Ce qui les intéresse c'est de savoir si en bon sens les précautions
sont prises. Or le journal donne des précisions inquiétantes et même
sans jeu de mot "suffocantes".
Dans les circuits étatiques,
l'argent manque toujours et partout, pour des raisons bien connues.
Les dépenses essentielles ne sont jamais faites. Faut-il rapprocher
ces faits du pont du porte-avions Charles de Gaulle auquel il manquait
4 mètres (!) et des tuyaux de l'hôpital Pompidou qui n'ont pas la dimension
voulue (!). Sur l'échelle de Richter de la corruption, la France est
fort mal placée. Il y a là aussi peut-être une explication à l'ensemble
de ces faits incroyables. En tout cas, personne dans cette affaire n'évoque
l'avis des assureurs. Si ces assureurs ne sont pas sous influence publique,
leur avis serait fort utile. Cela rendrait service à tous et surtout
aux voyageurs potentiels que le Figaro s'en inquiète.
Michel de PONCINS, le
10 août 2001
SNCF ... nous vous ferons haïr le train !
C’est à nous
de vous faire préférer le train, en voila une belle campagne SNCF dont
le monopole incontestable sur le ferroviaire permet avec suffisance
d’espérer pouvoir concurrencer les autres modes de transport. Un coup
de pouce supplémentaire des pouvoirs publics en faveur du multimodal,
du harcèlement radar ou de la gestion urbaine à la Delanoë pourrait
permettre au monopoleur de réussir son pari. Effectivement l’automobiliste
est désormais appréhendé comme vache à lait potentiellement délinquante,
individualiste qu’il est, il se trouve logiquement interdit de facto
de circulation à Paris et rançonné ailleurs par un corps d’Etat rétif
à l’exercice de ses fonctions en quartiers ou wagons d’insécurité.
C’est
à eux donc de me faire préférer le train, et j’avoue oui que j’ai du
laisser ma voiture sur la chaussée plus d’une fois pour opter en faveur
des services monopolisés. D’autres que moi en sont venus à utiliser
plus couramment les services de la SNCF chacun avec ses motifs personnels,
n’étant ni violeur, ni racketteur, mon dessein s’est limité à vouloir
circuler à Paris ou remplacer ma Nevada sujette à quelques pannes inopinées.
J’avoue donc n’avoir aucun autre
motif, étant si peu citoyen je n’utilise les sévices publics que lorsque aucun
autre choix ne m’est possible.
Après
tout entre deux grèves et à des heures décentes, il doit bien être possible
de circuler à peu près normalement quand en plus de régler les ardoises
à répétition du monopoleur en tant que contribuables, on acquitte le
prix d’un titre de transport en tant que clients, oups non usagers.
Oui, excusez cette méprise : clients est un gros mot à la SNCF
dans la mesure où traiter des usagers comme des clients impliquerait
une surcharge de travail proche des critères de l’exploitation capitaliste,
n’oublions pas que la SNCF est d’abord au service de son personnel dûment
syndiqué.
Ce mois de janvier 2004 donc me
livra sans défense aux soins du transporteur public, radiateur percé ma vieille
Renault ne m’avait pas laissé d’autre alternative. Je choisis donc, c’est beau
la technique, un horaire par Internet sur une période creuse avec réduction à la
clef. Eh oui, l’homme de droite est avare avec son argent quand celui de gauche
est prodigue avec celui des autres. De retour du boulot en plein après-midi me
voici devant le guichet grandes lignes de la gare de Maisons-Alfort.
Sans Nous les Cafés Fermeraient,
c’est bien cela.
-
Qu’est ce que ce sera mon bon monsieur ?
-
Un aller-retour Paris-Châteauroux et sans faux col garçon.
Le
guichetier n’était pas surchargé, il se montra étonnamment souriant
puis me glissa d’un air complice que pour l’aller j’avais droit à une
réduction.
-
Ah très bien et pas de réduction pour le retour, rétorquais-je tel le
client que je croyais être devenu.
-
Non, le dimanche soir c’est pas une période creuse, mais soyez content
que l’on vous annonce encore les réductions parce qu’il est question
de nous rémunérer au mérite et là quand vous aurez le droit à une réduction
on vous l’annoncera même plus …
Tu parles d’une cadeau me
disais-je, enfin le gars était loquace, attendons la suite, je l’encourageais
d’un bovin « ah bon ?!! »
-
Hé ouais, la loi du fric, ils voudraient qu’on en ramène un maximum
aux dépens des usagers.
Ah le beau numéro que voila, il va
suffire de l’encourager un peu pour que le disque se mette en route, un complot
du MEDEF certainement rajoutais-je goguenard.
-
Mais oui monsieur, vous avez tout compris, c’est un pas vers la privatisation,
la course au profit, ils veulent des trains comme en Angleterre, peu
sûrs, jamais à l’heure et sans compter les tarifs qui deviendraient
inabordables …
Là soit le gars me prend pour un
con soit il y croit, allez retour sur terre : je plaisantais et toutes mes
condoléances ça me rendrait furax qu’on me demande de travailler plus.
Un blanc… ni au revoir ni merci.
Un
aller donc, puis un retour pour ce Paris dans lequel je n’ai plus grand-chose
à faire. Pas pressé de rentrer, d’ailleurs ma charmante conductrice
craint fort que nous ne rations le 16h59, il ne reste qu’à parier sur
la ponctualité proverbiale (sic) de la SNCF. 16h56, nous y sommes, petite
course et donc bise rapide avant même d’entrer en gare ; on entend
au loin un vrombissement. Seul sur le quai parmi la foule je ne monte
dans aucun train d’ailleurs le 16h59 est toujours affiché un quart d’heure
après l’échéance. La sono elle au moins fonctionne, EDF n’avait pas
encore commencé à faire plus chier que d’habitude, ça crisse et ça grésille,
une voix hésitante évoque un probable retard d’au moins une heure pour
le direct Paris Austerlitz. Le silence se transforme en brouhaha, certains
se résignent vite, un autre s’engueule avec sa femme, d’autres veulent
des explications et balancent quelques sentiments marqués bu bon sens
à l’égard de la SNCF, enfin un petit nombre s’en vont tout simplement.
Une vingtaine de cl… usagers prennent le chemin du guichet, les agents
prennent un air effaré, on y lit dans leurs pensées : « putain
ils vont sûrement nous emmerder maintenant, comment faire pour les renvoyer
presto sur le quai ». Navrés, ils disent ne pas en savoir plus,
mais que le train va bien finir par arriver, cela marche car comme souvent
l’usager exaspéré n’attend qu’une parole de compassion et se sent obligé
de demander des renseignements tout en les acceptant d’avance. Je ne
dis rien, en queue de file je ne me vois pas nager jusqu’au comptoir,
non je reste là assis dans la salle des pas perdus et n’en bouge pas
même lors du reflux vers les quais.
Encore une vingtaine de minutes
entre des passagers assis par terre, ou debout entre des bagages épars, puis
deux gars de la trentaine repassent au guichet. Exaspérés et pris par des
impératifs horaires ils exigent de savoir quand arrivera le train, je
m’approche. Le guichetier prend cette fois un air mauvais et deux collègues
apportent le renfort de leurs sourcils froncés.
-
Ecoutez monsieur on fait pour le mieux, croyez bien que le train arrivera
dès que possible, crache-t-il d’une voix peu agréable.
-
Mais enfin nous rentrons de permission nous devons intégrer notre casernement
avant telle heure.
Tiens me dis-je bizarre que l’on
ait à se justifier de l’exigence du respect d’un engagement contractuel, je me
le dis si fort que le furieux du guichet l’entend et du coup s’en prend au
militaire.
-
Militaire, vous êtes donc fonctionnaire vous aussi ?
-
Ben oui évidemment.
-
Alors vous devriez montrer l’exemple monsieur, vous êtes fonctionnaire
tout comme nous et vous vous devez de respecter le service public au
lieu d’ameuter ainsi les gens, vous devriez avoir honte.
Les gens cela devait être moi et
ceux qui arrivaient attirés par les éclats de voix.
Nous étions d’un coup une bonne
dizaine et je me suis dit encore un peu fort qu’il était gonflé le type d’en
appeler au respect du sévice public qu’il nous impose si cher sans en retour
respecter le client, eh oui le mot était lâché.
Le gang des guichetiers en
devenait tout rouge et ne répondait plus rien face aux « mais c’est fou, ils
pourraient au moins nous informer … » ; aux « il arrive quand ce putain de
train » ; aux « c’est sûr qu’ils vont nous faire préférer le train à la SNCF ».
La pause syndicale de cerveau
passée, le chef du gang m’ordonne de dégager le terrain, je lui fais savoir que
je n’ai pas d’ordre à recevoir attendu que cette gare m’appartient en tant que
contribuable et que j’attends de lui qu’il fasse le boulot pour lequel nous le
payons tous très cher …TROP CHER.
Avec
le recul je me remémore ce passage du roman Vendredi de Robert Heinlein :
« Même
lorsqu’ils reçoivent des traitements munificents, les serviteurs de
la fonction publique, partout, sont persuadés d’être affreusement sous-payés.
Mais tous les fonctionnaires ont l’instinct de vol dans leur cœur, sinon
ils ne mangeraient pas au râtelier public… Attention cependant !
Un employé des services publics, précisément parce qu’il n’a aucune
dignité, a besoin qu’on lui montre du respect, il l’exige même. »
Eh
oui, je le savais bien, je venais de commettre un crime de lèse-fonctionnaire
et le furieux ne manque pas de réagir, me fixant toujours il décroche
le combiné du téléphone et annonce de façon à être entendu : « Bon
dans des circonstances pareilles j’appelle la police ! ».
Les quelques personnes restantes s’émeuvent un instant puis se résignent,
on est deux ou trois à rigoler devant la perte de sang-froid du furieux.
-
Mais il va venir le train et on vous remboursera, fait-il après
un ou deux quolibets sur le thème du « c’est à nous de faire préférer
le train », nous sommes quelques uns à nous rasseoir en attendant
l’arrivée d’une cavalerie qui n’avait pas envie de se déplacer. 18 h
et quelques minutes, tiens le train arrive enfin.
Arrivée Paris Austerlitz avec une
heure et quart de retard, heureusement que je n’avais de rendez-vous
professionnel. On me remet à la sortie du wagon une sorte de billet de retard à
renvoyer. Pas d’excuse rien, un mode opératoire systématique : la routine des
retards visiblement.
Une quinzaine de jours après je
reçois un avoir de 9,4 €, soit le montant du tiers de mon billet de retour, son
forme de « bon voyage » à valoir uniquement sur les grandes lignes. La belle
affaire que voilà, entre-temps j’ai pressé la réparation de mon joyau automobile
afin d’éviter de subir encore les affres du monopole ferroviaire.
Que vais-je donc bien pouvoir
faire de ce bon de vente forcée valable jusqu’à fin 2004 ? Au cas de nouvelles
pannes peut être que … Et puis non, question de commodité et de principe, je
renvoie mon joli cadeau en recommandé accusé réception avec demande de versement
de la somme par chèque, logique le prestataire de services n’ayant pas honoré
ses obligations je demande réfaction dudit service.
Un mois après le « Service
Régularité » de Toulouse me répond, enfin me répond c’est beaucoup dire puisque
je trouve dans l’enveloppe le même « bon voyage » avec une photocopie de la page
35 du « guide du voyageur » sur lequel je trouve la mention manuscrite « à
lire » en capital et à l’encre rouge, ainsi qu’à l’encre noire : « Il n’est pas
question de remboursement mais bien « compensation » de plus le 1/ 3 soit prix
du billet 28 € 20 : 3 = 9 € 40 ». En gros l’employé qui m’a répondu me prend
pour un gogol. Je lis donc la feuille photocopiée qui m’apprend tout de même que
je dois m’estimer heureux parce qu’à la SNCF on ne compense pas comme cela. Ah
vi vi, pour avoir droit à un « bon voyage » il faut déjà en avoir fait un bien
mauvais de voyage avec un retard d’au moins 30 minutes sur un parcours grandes
lignes d’au moins 100 km sinon on peut aller se faire voir chez les Grecs. Mais
même si on se situe dans le cas ci-dessus, il faut en plus que le retard soit
imputable à la SNCF, c’est sûr qu’un retard ce n’est pas notre faute mais ce
n’est pas pour autant celle de la SNCF, compliqué ? Non, non, la photocopie
précise qu’il peut y avoir des retards du fait de manifestations de personnels
non SNCF, admettons ; du fait de malveillances ou de survenance d’un obstacle
sur la voie, la liste n’étant pas limitative. Pareil en cas de «perturbation
importante du trafic ou de perturbation de longue durée, quelle qu’en soit la
cause.
Vraiment quelle chance d’avoir pu
bénéficier de ce bon, comme je suis rassuré d’apprendre que ce retard n’était
pas lié à une bombe ou à un obstacle sur le caténaire, sinon peau de zébie.
Rassurant oui, la SNCF pense à tout et nous prévient gentiment que sa
maintenance laisse la possibilité d’un déraillement par poutrelles interposées
ou bombe sous le ballast, les terroristes ont beau prévenir on attendra que ça
pète, sûr qu’on sait donner des leçons aux chemins de fer anglais ici.
Mais
l’affaire ne s’arrête pas là, n’importe quelle société commerciale a
l’obligation d’assurer un après-vente sérieux, pas la SNCF qui s’abrite
derrière un engagement non conforme au droit de la consommation. Puisque
l’Etat est là pour nous protéger de ces vilaines entreprises nous imposant
des clauses léonines, lesquelles ne poseraient pas de problème si concurrence
il y avait, voyons ce qu’en dirait la Commission des Clauses Abusives
à saisir exclusivement par association de consommateur agrée ou député
…
Xavier COLLET, le 03
mars 2004
¨ps
: Saisie la commission des clauses abusives ne prend pas la peine d'aller
plus loin, la SNCF fait ce qu'elle veut et on se demande à quoi
sert la commission en question.
Autrefois
un vendeur renseignait gracieusement un acheteur.
Aujourd’hui un vendeur, si il est service public, telle la SNCF, fait payer ses
renseignements téléphoniques à la minute.
Autrefois Service Public voulait dire au Service du Public.
Aujourd’hui SERVICE PUBLIC veut dire: PUBLIC au SERVICE d’une Corporation qui
le tient en otage.
Christian
GERMAK, in « Arts Gazette », le 19 décembre 2000 disponible sur demande
par e-mail à artsgazette@mageos.com
Je
vous ai déjà présenté un dossier de l’Ifrap relatif au CNRS en rajoutant
mon habituel grain de sel.
Il
est difficile de démêler le vrai du faux quant à l’opacité de fonctionnement
des administrations et à part l’iFRAP nul n’est allé jusqu’au bout,
surtout pas la Cour des comptes. L’iFRAP n’a aucune vocation politique,
l’étiquette de libéralisme attachée à cet institut est fumisterie :
face aux gabegies et aux pratiques bananières de cette ripoublique,
n’importe quel observateur impartial serait étiqueté de la sorte.
Je
vous conseille donc de vous abonner aux dossiers de l’Ifrap par http://www.ifrap.org
Et
j’en profite pour me pencher sur la très célèbre Rentre Avec Tes Pieds
(RATP), un service nullissime à coûts exorbitants au profit de quelques
uns ou tout l’art de se servir sur le public qui donne ses lettres d’infamie
au concept de sévice public.
Le
ticket RATP est un service non marchand à caractère quasi-gratuit dans
le sens où « l’usager » n’en acquitte pas le coût intégral.
Effectivement, la RATP est incapable de financer chaque année entre
le quart et le cinquième de son budget : c’est donc le contribuable
qui raque, dont la veuve de Carpentras qui ne prend pas le métro parisien
tous les jours. A ce tarif là d’ailleurs, cela devient de la connerie
que d’acheter des tickets quant on vit en province, enfin la mentalité
du contrôleur est aussi un sommet de l’amabilité sévice public et du
courage de la vérification « là et quand cela ne craint pas ».
A
la dotation de l’Etat, les Relents Aigres du Trésor Public peuvent aussi
compter sur les collectivités locales et le racket rebaptisé en taxe
sur les employeurs de la région parisienne qui s’élève à rien moins
que 1 à 2,5 % de leur masse salariale. En tout, à peu de choses près
10 milliards de francs de pertes couvertes par notre portefeuille, l’iFRAP
souligne qu’en 10 ans c’est autant que la débâcle du Crédit Lyonnais !
Enfin
comment est-il possible que les déficits perdurent, que finançons nous au
juste de nos propres deniers ?
Bien
des choses en fait, de l’absentéisme au comité d’entreprise en passant
par le scandaleux régime spécial des Ramassis d’Abrutis se Tripotant
le Pénis (non j’ai osé !). Un financement de retraite qui donne
l’occasion d’un maquillage des fiches de paye : la cotisation vieillesse
en charge patronale pèse à hauteur de 57 % de la rémunération, évidemment
la RATP ne peut verser autant, quant à la part de l’agent, elle est
de 7,85 % contre 9.3 % à 12 % dans le privé. A nous de verser effectivement
de quoi financer 60 % de leurs retraites.
Mais
alors sans tout cela, le ticket serait-il un service marchand pouvant être
assuré sur la base d’une entreprise privée ? Voyons, il existe tout de
même des prestations très coûteuses et vendues à bas prix. Il en va ainsi de
la carte orange, du coupon jaune, de la carte émeraude et améthyste, des
cartes pour familles nombreuses, pour les mutilés, pour les élèves. Sur ces
prestations l’État rembourse des pertes de recettes.
Mais,
l’iFRAP observe de plus près, et découvre le pot aux roses : les
remboursements pour pertes de recettes ne garantissent pas en réalité
les prix bas, mais couvrent indemnités et avantages des employés !
On se permet donc de truquer en se disant que le tout c’est de faire
croire. Un exemple à suivre pour tous les comptables de ce monde.
Il
n’est plus possible de justifier des prix bas qui n’en sont pas, ou
des déficits bien réels eux et que nous payons. Le parallèle avec le
métro de Tokyo est riche d’enseignements, quelques chiffres édifiants
donc :
3 milliards de voyageurs par an dans le métro contre 1,1 milliard à
Paris ;
budget équilibré donc pas de financement du contribuable ;
pour un même réseau avec 3 fois plus de voyageurs : 12 000 agents
donc pas plus qu’à Paris.
Pourtant
les Tokyotes râlent et la privatisation en cours les satisfait.
Conclusion logique :
la propreté, la sécurité, la continuité de l’exploitation sans grèves à
outrances, l’amabilité des agents sont des conditions de qualité du service
qui n’existent pas, quant aux prix des tickets ce n’est pas eux que nous
subventionnons mais une pléthore de personnels et leurs privilèges en matière
de rémunération, de temps effectif de travail et de retraite à 53,5 ans.
La
privatisation des gros Revenus d’Activités pour un Temps largement Partiel
garantirait donc, dans des conditions de mise en concurrence, un service de
qualité à des prix comparables et la fin du racket des non-utilisateurs. A
part Sud, FO et CGT nous avons tous à y gagner, tant il est vrai qu’un
service est avant tout destiné à satisfaire ses clients. La notion de service
public est bien une notion du domaine du privé et non du public.
Xavier
COLLET, le 14 avril 2001
La SNCF a le sens de l´humour et du
culot...
Restez calme en lisant ce qui suit en respirant profondément :
Recettes annuelles : 57 milliards de F.
Budget annuel : 118,5 milliards de F...
Subvention annuelle de l'Etat : 75 milliards de F soit un Crédit
Lyonnais tous les deux ans avec nos impôts !
Financement des retraites : 14 milliards toujours avec nos impôts
Dette à financer : 232 milliards (SNCF+Réseau Ferré de France, l'équivalent du CDR au
Lyonnais, c'est-à-dire une coquille vide vers laquelle la SNCF transfère ses
dettes en un tour de passe-passe).
Qu'ils ne nous parlent pas de bénéfices dans ces conditions.
Situation d'un conducteur de TGV :
Salaire : de 14.000 F en début de carrière (2
smics) à 21.000 F en fin
de carrière.
Plus :
* prime de fin d'année,
* prime de travail (restons calme),
* prime de parcours,
* prime de TGV,
* prime de charbon (vous lisez bien),
* gratification de vacances (à Cuba ?),
* gratification annuelle d'exploitation (alors que ce sont les
"usagers" qui sont exploités),
* indemnités pour heures supplémentaires,
* allocation de déplacement (non imposable !), etc
Horaire de travail : 25 heures par semaine (vive les 35 heures)
Retraite : à 50 ans (je ne sais pas pour vous mais moi j'en ai au moins jusqu'à 65
ans avec la répartition-spoliation)
Soins : gratuits (sur leur temps de travail) auprès d'un des 15.900 établissements de soins agréés où ils sont couverts à .... 100%
Autres privilèges : gratuité des transports pour les agents et leur famille,
Comité d'Entreprise. très généreux, ...
ET L'EMPLOI A VIE ET ILS OSENT SE METTRE EN GREVE ET PRENDRE LES USAGERS (le mot client n'existe pas à la SNCF) EN OTAGE.
BIEN SUR ON LAISSE FAIRE !!!
Transmettez ces chiffres au maximum de personnes que vous connaissez et qui empruntent la SNCF régulièrement pour que l'on entende plus à chaque grève
un "usager "à la radio dire: "Ils ont sûrement raison de
faire grève."
Chaîne Internet, à la suite de la prise d'otage SNCF du 11 mai 2003
Dans
les projets de la Ville de Paris et de la RATP, le prolongement du tramway
T2 La Défense - Issy les Moulineaux et le TMS (Tramway Maréchaux Sud)
seront à une vingtaine de mètres l'un de l'autre, et au même niveau,
à la porte de Versailles, mais il n'y aura pas de raccordement, bien
que les deux soient à voie normale. Effectivement, je suis allé voir
le dossier à la mairie du 15°. Il y a un petit détail que personne n'a
relevé et qui est significatif du manque de culture tramway de la RATP
: à la porte de Versailles, les deux tramways sont à 20/30 m l'un de
l'autre, mais il n'y a aucun raccordement entre les deux.
Signé
Gérard M
Explication donnée
par la RATP lors de la réunion publique du 7 juillet 2004 à Issy-les-Moulineaux
:
La
réponse à ton interrogation concernant le non raccordement du T2 au
TMS à Porte de Versailles est venue hier lors de la réunion publique
à Issy-les-M., suite à une question : pourquoi ne pas avoir présenté
la variante intermédiaire par un tracé commun sur les Maréchaux ?
LA
RATP a répondu du tac au tac, sûre d'elle-même, comme si c'était évident
pour tout le monde : mais, les 2 tramways n'ont ni la même longueur,
ni la même largeur. Ils sont donc incompatibles entre eux ! Ce n'est
pas grave, car ils n'ont pas les mêmes missions, ne répondent pas aux
mêmes besoins, et de toute façon il aurait fallu une correspondance
quelque part.
Un monsieur a alors applaudi bruyamment en criant : eh bien bravo! Le
représentant de la RATP interloqué a demandé comment fallait-il comprendre
ces applaudissements. Mais "ironiquement" lui fut-il répondu...
Ce
monsieur, peut-être déjà au courant, avait bien mis le doigt sur une
des failles congénitales du TMS qui ne pourra que tourner en rond sur
lui-même, sans parler de problèmes d'entretien (ateliers différents,
donc coûts augmentés), ni de bon usage des rames qui, comme les métros,
peuvent être basculées sur d'autres lignes en fin de vie suite à des
renouvellements ou pour parer à des augmentations de trafic. Il est
bien évident qu'on gère mieux et à moindre coût un parc de matériel
roulant homogène plutôt que disparate.
Bravo la RATP, en effet, qui se moque bien du bon emploi de l'argent
du contribuable.
Michel P
La CGT
a prétendu que la privatisation du rail britannique était responsable
des accidents sur les lignes outre-manche. Elle avait oublié de mentionner
que le monopoleur avait vendu des lignes dans un état déplorable.
Il semble
bien que cela soit aussi l'état du réseau ferré français puisque la
CGT ne tait pas et même affirme que : " seulement
2 % des dysfonctionnements sont imputables à l'exercice du droit de
grève. "
Quand
on connaît la fréquence et l'intensité des grèves à la SNCF et à la
RATP, on peut imaginer l'ampleur des véritables dysfonctionnements que
dénonce la CGT. La CGT précise d'ailleurs que " l'écrasante majorité
des perturbations quotidiennes subies par les usagers est imputable
aux défaillances matérielles ".
Et pourtant
combien d'argent, de moyens dilapidés pour les monopoleurs du rail ?
À cette gestion à la soviétique, c'est-à-dire coûteuse pour une qualité
défaillante, il faut donc opposer le véritable service au client que
seuls des opérateurs privés en concurrence peuvent offrir.
Xavier Collet, le 18 novembre 2007