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Taxe Tobin


Financer la nouvelle internationale anticapitaliste !

Tobin contre ATTAC

A l'heure du petit déjeuner devant "Télé-Matin" que d'horreurs m'assaillent et brisent mes doux rêves d'une société de liberté. Eh oui, dès le saut du lit je soumets mes nerfs à rude épreuve m'indignant de l'accueil réservé aux bouchers de Tien An Men par Chirac, râlant sur la couverture médiatique d'ATTAC et du projet de taxe Tobin heureusement rejeté par l'Assemblée.

Un petit moment d'abattement aussi qui laisse le temps à la confiture de cerise de me dégouliner sur les doigts : pourquoi ne parle-t-on pas de nous ?

Pourquoi n'écoute-t-on pas nos arguments ?

Nous avons tout de même un autre son de cloche à faire entendre. Nous les connaissons les promoteurs d'ATTAC (je parlais même de Passet dans un précédent article de l'Observatoire), nous les connaissons bien même et l'iFRAP consacre d'ailleurs une étude sur la loi Tobin et ses défenseurs de l'ATTAC.

Il n'était d'ailleurs nul besoin d'être grand clerc pour subodorer ce qui se cachait derrière cette association dont l'acronyme signifie agression. Agressions contre la liberté et la propriété : le logo d'ATTAC nous en apprend sur sa raison d'être,  en outre AT signifie bien Association pour la Taxation : son mot d'ordre "tous tondus et à la merci des États tout puissant".

Alors, merde quoi, qu'on laisse la parole à l'Ifrap. Je n'en dirais pas plus de ma main, sinon je sens que je vais m'énerver et dire des grossièretés à l'encontre des salopards zélateurs de l'État fiscal, je laisse donc la parole aux "4 vérités hebdos", journal dont la reproduction intégrale est vivement conseillée avec mention d'origine.

 

Taxe Tobin : pour financer la nouvelle internationale anticapitaliste !

La dernière étude de l'Ifrap porte sur la proposition de loi dite "taxe Tobin", soutenue par 154 députés français de gauche et même UDF, soutenue par des journaux comme "Le Monde diplomatique" , "Politis", "Les Inrockuptibles", "Charlie-Hebdo", "Alternatives Économiques" ou "Marianne", et également défendue à l'étranger par plusieurs partis politiques, des groupes de pression, et même des parlements et des gouvernements.

Il s'agit d'une taxe qui frapperait les capitaux des spéculateurs, et dont les ressources seraient affectées au financement du développement des pays pauvres.

Le document de l'iFRAP montre tout d'abord que les principaux défenseurs de ce projet sont en France un ensemble d'organisations qui partagent une même culture trotskiste et syndicaliste. On y retrouve le syndicat des finances CGT, le SNES, le SNUI (Syndicat National Unifié des Impôts), le SNESUP-FSU, le SNUIPP (Syndicat National Unifié des Instituteurs et Professeurs des Écoles), les cadres et techniciens CGT, mais aussi AC ! (Agir contre le chômage) et différentes personnalités en général issues des rangs de la Ligue communiste révolutionnaire. En particulier pour les principaux animateurs de l'ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions financières pour l'Aide au Citoyen), qui s'est constituée précisément pour la promotion de ce projet.

Il faut ensuite remarquer que le projet en question est très éloigné de la proposition de James Tobin lui-même. Ce dernier n'envisageait qu'une taxe très faible, de 0,1 % du montant des capitaux transférés, alors que l'ATTAC envisage maintenant des taux beaucoup plus élevés.

Quant aux fonds, l'iFRAP fait remarquer que si la spéculation devait être découragée par une taxe à 0,1 %, ou même à 1 %, elle l'aurait déjà été par les seuls coûts d'intermédiation qui existent déjà. Une taxe Tobin serait inefficace à l'égard des spéculateurs qui visent des gains de 5 à 10 % au moins. Surtout, les spéculateurs en question jouent un rôle non pas nuisible mais positif. Sans eux les variations du taux de change rendraient impossibles les opérateurs d'importations et d'exportation (ils permettent aux opérateurs du commerce international de se couvrir sur les taux de changes).

Contrairement à ce qui se dit souvent, la crise financière de l'automne 1997 n'a pas été provoquée par les spéculateurs, mais par l'incurie du système politique et financier demeurés à la fois trop protectionnistes et trop dirigistes.

Quant à l'argument de trouver une ressource pour financer le développement pauvres, on sait depuis longtemps que les pays qui s'en sortent le mieux ne sont pas ceux qui reçoivent le plus grand volume d'aides internationales …

Il faut donc chercher ailleurs les motivations propagandistes de ce nouvel impôt mondial. Ils ne font rien d'autre que de poursuivre sous cette forme leu combat de toujours contre le système capitaliste, pour l'avènement la toujours mythique Internationale socialiste.

Les 4 Vérités hebdo

Tobin contre ATTAC

La taxe Tobin usurpe donc son nom puisque le défunt professeur Tobin s’insurge contre cette éponymie qui lui cause un tort. Il affirma haut et fort jusqu'à sa mort que les antimondialistes n'avaient strictement rien compris à sa proposition et qu'il ne voulait plus qu'on l'assimile à ces "casseurs de carreaux" qui usurpent son nom pour une cause à laquelle il s'oppose. Enfin il termine par cette question de bon sens : "Quel économiste responsable pourrait aujourd'hui être contre le libre commerce mondial ?".

Certes, on savait que Tobin n’était pas l'économiste du siècle, mais son absence de caution confirme tout de même la charlatanerie de ladite taxe que l’on pourrait rebaptiser taxe lyssenkiste dans la mesure où elle est seulement défendue par des pseudo-scientifiques. En vérité nous le savons bien, cette taxe sur les mouvements internationaux de capitaux pour le financement du Tiers-Monde n’aurait pour résultats que la baisse des investissements directs étrangers et le détournement des aides par les potentats locaux des pays pauvres. Quand on réfléchit deux secondes on se rend compte que le Tiers-Monde a doublement à perdre à l’instauration d’une telle taxe : les pays exportateurs de capitaux sont les pays les plus riches, décourager leurs investissements c’est donc décourager le développement des économies plus faibles ; en outre la manne taxée représenterait des fonds important qui engendreront la mise en place de circuits de détournement et qui assurera à ceux qui contrôlent lesdits fonds un pouvoir de prédation politique. Rappelons nous que l’aide à l’Éthiopie a été générée par une meurtrière famine déclenchée artificiellement et que l’argent a servi à financer un projet de déportation massive.

Les positions de soutien ou de rejet de la taxe lyssenkiste déterminent d’un côté le camp des salauds et de l’autre celui des hommes et femmes de bonne volonté. L’opération de charlatanisme a été amplement relayée par les media, la classe politique ignare décidera donc au risque de nous engager dans une connerie supplémentaire. La démocratie montre encore une fois ses nombreuses limites quand une clique d’hommes d’État décident et manipulent l’opinion pour nous faire avaliser des actions prises en dépit de la raison et de la rectitude.

Il nous appartient donc de montrer du doigt ceux qui osent soutenir la taxe lyssenkiste et dévoilent ainsi leur anti-libéralisme, la conception qu’ils ont d’un monde qui ne se gouverne que par leurs décrets corrigeant les myriades de décisions interindividuelles qui orientent un marché forcement irrationnel. Ces gens là ne peuvent être que des Lipietz, des Hue, des sympathisants d’ATTAC, l’organisation criminelle à l’origine de cette nouvelle dérive lyssenkiste … Bien sûr, mais à ces salauds là on peut rajouter Christine Boutin, Alain Lamassoure, Charles Pasqua, François Bayrou, les trois derniers ayant d’ailleurs voté le principe de la taxe il y a un an au parlement européen. Mais on peut parier que le projet repassera au vote jusqu’à ce qu’il soit approuvé. J’espère alors qu’Arlette Laguiller continuera à voter contre car comme elle le dit il ne faut pas « réguler (réglementer) le capitalisme, il faut le détruire », mais bien sûr Arlette !

Xavier COLLET


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