Les ressources naturelles peuvent-elles limiter la croissance ?
La population mondiale est bien plus importante aujourd'hui qu'au début du siècle, et pour beaucoup le niveau de vie a considérablement progressé. La question de savoir si le niveau de vie et la population continueront de croître à l'avenir intéresse tout le monde.
Pour de nombreux observateurs, les ressources naturelles constituent une limite à la croissance des économies. De fait, puisque certaines ressources naturelles sont non renouvelables, on voit mal comment la population, la production et les niveaux de vie pourraient croître à l'infini. Certains gisements finiront par s'épuiser, ce qui amènera probablement un ralentissement de la croissance et peut-être même une réduction des niveaux de vie...
En fait les économistes sont moins inquiets que cela. En effet, pour eux, le progrès technologique fournit souvent les moyens de contourner ces limites. L'utilisation des ressources naturelles s'est nettement améliorée au cours des quarante dernières années. Les voitures modernes consomment beaucoup moins d'essence. Les maisons sont mieux isolées et conservent mieux l'énergie. Des puits de pétrole modernes gaspillent moins de brut au cours du processus d'extraction (1). Le recyclage permet de réutiliser certaines ressources non renouvelables. Le développement de certains combustibles alternatifs, comme l'éthanol, permet de substituer des ressources renouvelables à des ressources non renouvelables.
Il y a cinquante ans, certains s'inquiétaient de la trop grande consommation d'étain et de cuivre, qui étaient deux ressources naturelles cruciales : l'étain était utilisé pour l'emballage de la nourriture (conserves) et le cuivre pour les câbles téléphoniques. Aujourd'hui, le plastique a largement remplacé l'étain et la fibre optique, faite de sable, a remplacé le fil de cuivre. Le progrès technologique a rendu ces deux ressources naturelles beaucoup moins essentielles.
Ces efforts sont-ils suffisants pour assurer une croissance économique continuelle ?
On peut répondre à la question en regardant les prix des ressources naturelles. Dans une économie de marché, la rareté se traduit par des prix élevés. Si les ressources naturelles devaient commencer à manquer, leurs prix s'envoleraient. Or c'est plutôt le contraire que l'on constate. Les prix de la plupart des ressources naturelles (corrigés de l'inflation) sont stables qu en baisse, ce qui n'incite pas à penser que ces ressources naturelles peuvent constituer une limite à la croissance économique.
Gregory MANKIW, Principes de l'économie, 1998
(1) Le forage d'un puit de pétrole se fait jusqu'à présent avec du gaz sous pression. Mais cette méthode ne permet pas d'extraire tout le pétrole, une partie restant sous la forme d'une huile visqueuse. La physicienne Dominique Langevin s'est intéressée à ce problème et a déposé en 2004 un brevet pour un émulsifiant de sa composition qui permet de récupérer le pétrole huileux, ceci devrait permettre de doubler les réserves pétrolières exploitables.
Questions
1. A quoi est due l'augmentation actuelle du prix du pétrole ?
À des raisons politiques plus qu'économiques.
2. L'économie de marché pousse-t-elle à l'épuisement des ressources naturelles ?
Non par le mécanisme de prix qui pousse à se tourner vers des ressources alternatives, GPL ou éthanol plutôt que pétrole. Ainsi ces ressources seront de plus en plus utilisées au fur et à mesure que le prix des énergies non renouvelables augmentera.
3. Les technologies sont-elles capables d'éliminer les rejets issus de l'activité économique ?
Oui dans le cadre de la mise au point d'emballages bio-dégradables, de gaz sans CFC et même dans le cas des déchets nucléaires avec la fusion promise par Iter.