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Des entreprises prédatrices, cela existe ! A l'occasion de l'organisation d'une manifestation pour le capitalisme on m'a posé la question suivante : « L'exploitation
du tiers-monde est l’œuvre des multinationales capitalistes, comment
pouvez-vous ne pas dénoncer le véritable pillage des ressources de ces pays
auquel les grandes sociétés occidentales s’adonnent
? » La question mérite d'être posée et il nous appartient de démontrer que la
nature du capitalisme
est de profiter à tous ses acteurs, le pillage tient d’une autre logique :
celle du politique. Maintenant dire que toutes les grosses entreprises
permettent l’enrichissement de la population des pays où elles nourrissent
des projets, dire cela constitue une contre-vérité flagrante. Voyons un peu un pays
qui a pour lui l’avantage de posséder en son sol de nombreuses richesses
naturelles dont des diamants et du pétrole. Un tel pays possède au moins des
attraits qui pourraient faire de lui une puissance économique … ou la
cible de prédateurs sans scrupules. Ce pays là c’est l’Angola et c’est
en réalité l’un des pays les plus pauvres du monde. L’Angola a été la
victime de prédateurs de tous poils qui ont usé de la politique pour
s’emparer de richesses facilement sujettes à réquisition, le diamant et le pétrole
appartiennent aux maîtres du pays. Après la décolonisation le socialisme a
triomphé en Angola, le tout-Etat règne et la clique rouge de Dos Santos fait
main basse sur les richesses. Les politiques aberrantes de développement
planifié du pays et la guerre civile ont découragé toute volonté de
construire quoi que ce soit de durable dans le pays. 2 millions d’habitants
ont été arrachés à leur terre, un demi-million ont péri des suites de la
guerre et de la pauvreté, 100 000 au moins sont handicapés à vie pour avoir
sauté sur des mines. Aujourd’hui encore le sinistre Dos Santos mène une économie
largement corrompue par une clique d’État qui vit en parasite sur une
population qui crève, avec une inflation de 1000 % par an et le record mondial
des dépenses d’armement (15 % du PIB). L’Angola appartient
donc pour sa plus grande partie à Dos Santos et celui-ci la vend au plus
offrant, en l’occurrence à Elf qui obtient le droit de prospecter les réserves
off-shore de pétrole. Avec Elf, c’est le gouvernement français qui vient
offrir des débouchés aux pillages des potentats en se sucrant à coup de
ventes d’armes. A ce jeu, les intermédiaires très politique Sirven, Guelfi,
Dumas et consorts jouent à fond le mélange des rôles. Elle est belle la
multinationale capitaliste, elle est belle cette politique que les Bové,
Bourdieu, Forrester, ATTAC et autres puants veulent instaurer en place du
capitalisme. Le plus fort c’est que ces mêmes donneurs de leçons et
promoteurs de la pensée unique partent des dérives de leurs principes pour en
rejeter la responsabilité sur les promoteurs de la liberté. Mais il y a encore
plus fort, les progressistes tiers-mondistes ont décidément la côte avec les
multinationales car Elf achète aussi l’armée du marxiste angolais pour
foutre son gros bordel au Congo-Brazzaville. La multinationale y a allumé le
feu d’une guerre civile qui a ruiné l’espoir des Congolais et de leur président
légitime, un libéral chassé avec pertes et fracas au profit de l’ancien
dictateur marxiste et ami d’Elf, Sassou Nguesso. Pas facile de restaurer le capitalisme, dans ce combat là beaucoup y ont à perdre, nous y avons tout à gagner.
Xavier Prégentil, le 12/01/2002
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