Pire que l’antimondialisation : « l’autre mondialisation » ! 

 


 

Ce que veulent les antimondialistes

 

pitbull écumant : couché JoséLes antimondialistes ne sont pas vraiment contre la mondialisation, non comme ils disent, ils sont pour une autre mondialisation, une mondialisation contrôlée, très contrôlée. Une mondialisation sans paradis fiscaux ou autres, sans issues de secours hors de l’enfer dirigiste.

 

Nous croyons la mondialisation irrésistible, et pourtant la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des hommes ne sont toujours pas réalisées face au conservatisme et aux combats d’arrière garde. Ainsi se perpétuent et se créent des poches de protectionnisme avec leur cortège de spoliations et d’avantages indus, que ce soit par PAC interposée, exception culturelle, défense du monopole des sévices publics, et j’en passe.

 

Ces mesures correspondent à ce que les antimondialistes appellent des bastions de résistance (sic) contre la mondialisation capitaliste débridée (resic). Elles dénaturent en réalité la mondialisation et génèrent des effets pervers faisant la joie des antis, comme par exemple une « résistance » à la mondialisation à l’initiative d’agriculteurs du Tiers Monde réagissant à la « résistance » des agriculteurs protectionnistes du Nord. On ne le dira jamais assez, ces horreurs imputées à la liberté du commerce ont une origine bien inattendue !

 

Le combat pour la libéralisation mondiale ne fait donc que commencer et face à nous se construit un projet assez effroyable visant à encadrer ce qui ne l’est encore que trop. L’autre mondialisation, l’altermondialisation des salauds est un univers sans frontière dans lequel tout havre de liberté aurait disparu. Le projet communisme de révolution mondiale, mais sous de nouveaux oripeaux.

La mise en place de cette autre mondialisation est en marche, il s’agit d’un plan global dans lequel l’individu doit renoncer à ses droits au profit d’un super-politique. L’enfer étant pavé de bons sentiment, c’est au nom des dangers qui le menacent et de la préservation contre les conséquences de son propre égoïsme que l’individu sera enferré. Les antimondialistes, depuis leurs ancêtres des Internationales, nous promettent le meilleur des monde, un monde livré à un même ordre supranational, sans concurrence et sans échappatoire, un monde hyper réglementé et contrôlé dans lequel les forces du choix auraient abdiqué devant la toute puissance du politique devant lequel chacun devra se plier.

 

Le règne de 1984

 

Sous l’égide de l’ONU, qui a heureusement failli dans un premier temps à cette tâche totalitaire, sous les auspices de conférences soumises à la pression des ONG et de politiciens liberticides, les barreaux de la réglementation mondiale se scellent.

 

Iniativecrime d’abord, au Sommet de la terre où la croissance est présentée comme écologiquement dangereuse et où des normes environnementales mondiales, et plus tard des normes sociales tendent à être édictées afin de contrôler la liberté de l’industrie et du travail, mais aussi de maintenir le Sud dans une pauvreté prétexte à toutes les interventions

 

Thinkcrime ensuite, à la conférence de Johannesburg où le sionisme est considéré comme racisme et où certaines idées, aussi néfastes soient-elles donnent aux gouvernements le droit de contrôler la pensée, les media, la formation.

 

Innovationcrime avec la volonté d’interdiction mondiale des OGM et le rejet de toute avancée permettant pourtant de produire mieux et plus propre.

 

Intentioncrime en ce qui concerne la liberté des mouvements de capitaux au nom de la lutte contre le blanchiment de l’argent sale, de l’encore légale évasion fiscale, des mafias ou terrorismes que des sommets mondiaux à Davos ou ailleurs, des diktats de l’OCDE tentent de « réguler » ou d’interdire.

 

Face à cette lame de fond les résistances, réelles elles, sont vilipendées et naturellement criminalisés. Ainsi Monaco, la Suisse, les Iles Caïmans sont présentés comme des repères de brigands, George W, lui a commencé à être descendu médiatiquement après son rejet des accords de Kyoto …

 

Fonds Lula, la mise en pratique du rêve d'Attac

 

L’axe du super Etat existe, le camp de 1984 a ses leaders, ses gouvernements promoteurs. Au premier chef on peut y compter au moins Chirac et « Lula ». La démonstration réalisée par ces deux tristes sires au palais des Nations Unies de Genève en janvier 2004 illustre à merveille l’approche destinée à rendre légitime les abus les plus flagrants. Il faut procéder à une véritable déconstruction de leurs discours pour comprendre la stratégie ourdie et les moyens de faire avaler l’amère pilule, un vrai séminaire de formation Attac mis en pratique.

 

Evidemment ils ne partent pas de rien tant les infrastructures de l’information et de la formation ont permis l’avancée dans les cerveaux de la désinformation nécessaire à l’acceptation de notre mise sous tutelle. Mise sous tutelle est bien le mot, nos tuteurs agissent pour notre bien car nous sommes sous l’emprise de la déraison, la première phrase de Lula ira dans ce sens, il ne fait en quelque sorte qu’énoncer des pré-requis médiatiquement et pédagogiquement gravés à même de définir le cadre de son intervention :

« Je ne suis pas non plus venu ici critiquer le modèle économique qui a prévalu ces dernières décennies, un modèle qui a privilégié le développement économique aux dépens du développement social, ce qui a contribué à aggraver les inégalités entre les sociétés. Ce système a répandu le chômage et la misère et placé une grande partie de la population mondiale dans un état de vulnérabilité. »

Cependant les faits sont têtus, la mondialisation a, au contraire, permis un mieux être global des populations touchées par le libéralisme. Mais qu’importe, l’opinion publique a été suffisamment façonnée pour opposer développement économique et progrès social, la logique de la mondialisation a été expliquée en tant que factrice d’exploitation dans la pure logique marxiste d’autojustification théorique de la survie du capitalisme. On ne parle pas théories ni mots qui fâchent dans le langage modernisé des salauds, mais il suffit de gratter légèrement pour retrouver les sources.

 

On admet donc une alternative encore une fois entre un enrichissement qui ne peut profiter qu’à certains et une volonté dirigiste de répartition de la pénurie (oups, excusez moi de la richesse bien sûr). Pour bien convaincre de « l’horreur économique » il faudra prendre soin de présenter l’extension des espaces de liberté comme responsables des maux sociaux mais aussi des guerres : «Si nous souhaitons un monde plus sûr, nous devons lutter pour un monde plus juste, plus équitable. La paix, le développement économique et la justice sociale sont intimement liés. Il n'y aura pas de paix sans développement économique, et il n'y aura ni paix ni développement économique sans justice sociale ». Aberration là encore quand on sait que les aides publiques ont nourri une corruption vivant de la pauvreté et que la guerre est une des manifestations des Etats.

 

Pourtant les aides publiques, ils y tiennent, l’investissement étranger, les délocalisations qui créent des emplois dans le Tiers-Monde non ! Et surtout pas les mouvements de capitaux liés à cet investissement, non ce qu’il faut c’est les taxer pour s’assurer que ce seront bien les Etats qui financeront d’autres Etats plutôt que les entreprises qui permettront le développement. Pour Chirac : «  il faudrait que l'aide publique au développement augmente de 50 milliards de dollars par an, c'est-à-dire qu'elle passe de 60 actuellement à 110 milliards de dollars par an. On peut faire une première observation dans ce domaine : c'est que le commerce mondial global, le commerce des exportations, représente chaque année environ 8 000 milliards de dollars et que le PNB global du monde est de 33 000 milliards de dollars. Si je cite ces deux chiffres, c'est simplement pour indiquer que 50 milliards, c'est en réalité une goutte d'eau, à condition bien entendu de vouloir et de savoir les récupérer. »

 

La dictature mondiale est en marche

 

Des intentions on en passe logiquement à la deuxième phase consistant à proposer une mondialisation alternative :

« Je propose un changement d'attitude. Je lance un appel éthique et politique à la communauté internationale pour qu'elle forge un nouveau concept de développement où la distribution des revenus ne soit pas une conséquence de la croissance mais son levier. Le défi de nos jours consiste à conjuguer stabilité économique et insertion sociale. Ce ne sera pas une tâche facile. »

L’opposition développement économique – progrès social est mise en exergue, il n’est pas question de faire un plus gros gâteau pour augmenter les parts mais au contraire de se préoccuper de tailler des grosses parts avant même  de faire le gâteau. On est là dans une pensée magique que je n’ai toujours pas compris, mais plus c’est énorme… Enfin ce thème là est connu il s’agit bien sûr du modèle de développement des antimondialistes, on sait donc ce que veut Lula.

Enfin pour réaliser les objectifs sociaux, il est nécessaire de reprendre en main l’économie, de l’assujettir à la volonté politique, il faudra oublier les libertés individuelles et pourquoi pas façonner un homme nouveau, les politiques eux-mêmes devront apprendre les nouvelles missions qui leur seront dévolues : « Elle va exiger de grandes transformations dans la structure des sociétés et des changements profonds dans l'organisation du système politique. La volonté politique est un élément essentiel de la question ».

Des mots aux actions il en ressort, sous l’égide de l’ONU, un projet de contrôle mondial sur les transactions internationales dont l’objet est la mise en place d’un très solidaire fonds d’aide publique ressemblant comme une goutte d’eau à la Tobin Tax à la sauce Attac, Chirac le reconnaît d’ailleurs expliquant la nature similaire de ces deux taxes. Et pour ceux qui trouveraient à y redire, le groupe de travail franco-brésilien constitué ad hoc parle dans un premier temps d’une taxation du commerce des armes à étendre à d’autres transactions, on comprendra que l’assimilation hasardeuse aura de quoi convaincre les indécis. Sans compter ce sera à la très respectée (faute d’être respectable) assemblée générale des Nations Unies de mettre en place notre asservissement, et là on peut lui faire confiance quand on pense que la Libye s’occupe au niveau international de la préservation des droits de l’homme.

 

 

Xavier COLLET, le 17 novembre 2004