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Le mur de l'argent

Le Mur de l'argent

Enfant, je croyais qu'être adulte c'était décider, faire des choix donc être libre tout en endossant les responsabilités de ses actes. Pourtant, je voyais ma famille demander telle ou telle chose au maire, très respectueusement écrivaient-ils … Je les voyais s'aplatir devant le percepteur pour solliciter un délai. Je me suis rendu compte que les lois et les règlements étaient souvent absurdes mais qu'il fallait s'y plier.

L'école m'expliquait que nous vivions en collectivité et que le bien de la collectivité, la raison du collectif étaient encore des choses bien trop compliquées pour que je les saisisse à mon âge, plus tard je comprendrais.

Plus tard je n'ai pas compris, si ce n'est que l'État, garant de l'intérêt général n'est rien d'autre que cette grande fiction à travers laquelle chacun crois pouvoir vivre aux dépens de son voisin, comme le disait si bien Bastiat.

Oui, une sorte de Père Noël pour adulte.

20 ans après le monde a bien changé, des horizons nouveaux nous sont ouverts. La révolution des communications, l'ouverture du monde suite à l'effondrement du communisme, la fin de la toute puissance des politiques nous laissent entrevoir de nouvelles évolutions fascinantes.

La clique de l'État perd enfin ses prérogatives

La liberté contre la contrainte, qu'il va être beau ce XXIème siècle. L'État, l'ennemi de l'individu perd ses prérogatives : la direction de l'économie lui échappe ; les moyens d'évasion fiscale, par les innovations en matière monétaire et financière, vont lui couper les ailes ; les réglementations les plus idiotes se heurtent à un front organisé sur une base mondiale où il n'est même plus besoin de voter avec ses pieds. La législation du travail elle-même va voler en éclat avec les alternatives au salariat : développement du télé-travail, de l'essaimage.

Enfin nous allons être libre, plus libres tout du moins au fur et à mesure que le couteau technologique cisaille ce filet réglementateur qui nous étouffe.

Mais ne crions pas tout de suite victoire, il faut encore nous battre. Certains veulent l'humain désindividualisé, insistent sur son incapacité à exister en dehors de l'État après l'avoir infantilisé à coups d'Etat-Providence.

Combat d'arrière garde direz vous, mais combat assourdissant relayé par les médias et dont les chefs de files de Sud, ATTAC, AC, LO, LCR, PC et consorts sont rejoints par le RPF et autres socialo-fascistes (ou leurs équivalents Suisses).

Face au mouvement de libération en cours, ils hurlent pour une super taxe Tobin, pour la fermeture des frontières et le retour des nationalisations, mieux encore la golden share généralisée !!! Ils parlent d'un mur de l'argent, confondant celui qui récompense le service avec celui qui est le fruit du racket, de la menace brutale, celui que l'on obtient en hurlant auprès des politiques. Cet argent qui nous est nécessaire pour progresser, cet argent qu'ils nous volent et que nous devons quémander auprès des hommes de l'État. Ce fric de la corruption, pourri par la social-démocratie, ils osent parler de mur de l'argent !!!

Il faut nous mobiliser et nous battre contre les ennemis de la liberté

Nos ennemis, car il n'est plus possible d'employer là un autre mot, sont certainement plus bêtes que méchants (sauf machiavélisme de ceux qui se veulent chef et hommes de l'État) . Ils n'ont rien appris de la chute d'un système qu'ils appellent de leurs vœux. A ce prima du politique répond un vieux bonhomme de Gargaresh en Libye "Ah, la politique, quel poison pour les humains". Un opium du peuple qui a fait bien des ravages comme nous le révèle Raymond Mansour dans son reportage libyen paru dans le Monde du 2 septembre 1999.

Là-bas aussi on parlait de l'"État des masses qui s'autogouvernent", mais ce n'était pas ce self-government libérateur, non, c'était la nationalisation à outrance. Raymond Mansour a recueilli les témoignages des cobayes de cette expérience socialiste. Une Européenne en disait : "c'était terrible, on ne trouvait plus rien, je devais tout apporter dans mes valises jusqu'aux bouteilles de vinaigre !"."Pendant ce temps, dans des milliers de containers bloqués sur les quais, cuisaient au soleil les tonnes de marchandises importées par l'État, un extravagant capharnaüm où se côtoyaient dans une puanteur épouvantable, le fromage hollandais et les robes de mariée."

C'est bon hein la fermeture des frontières à ces pourris du privé ?

Le mur de l'argent en Libye

Il y a aussi la lutte contre le mur de l'argent, Hafiz en parle lui-même :"Le Guide a encouragé les militaires à se lancer dans les affaires. Mais à l'été 1996, 1 500 d'entre eux ont été arrêtés et incarcérés pendant de long mois sans jugement, ils avaient le malheur de faire des bénéfices. Puis en 1998, le colonel a déclaré qu'aucune marchandise ne devait être vendue plus de 100 dinars ce qui a conduit à la panique et la fermeture des boutiques de Tripoli et de Benghazhi. Ce climat d'insécurité a découragé tout désir d'entreprendre, sinon une spéculation effrénée à court terme."

Ces commerçants quels rapaces hein Arlette ? Ils ressemblent aux caricatures du dessinateur Zwaoui, qui les représente en crocodiles guettant leurs victimes à l'entrée d'une boutique de deux mètres carrés. "Sauf que Zwaoui ne s'attaque pas aux vrais profiteurs, remarque Hafiz. Ce ne sont pas ces gens qui font 30 % de bénéfice, mais les dix ou quinze personnes proches du pouvoir qui réalisent des marges de 600 % en trafiquant avec les devises allouées pour les importations, surtout de nourriture."

Hum, pas reluisant hein, mais rassurez vous socialistes de tous poils, pas de flexibilité en Libye, pas d'horreur économique, pas de licenciements. Hafiz, ce vilain pauvre capitaliste le dénonce d'ailleurs. "Les événements de 1978 ont causé un véritable traumatisme : les Libyens ne veulent plus embaucher d'autres Libyens de peur d'être à nouveau collectivisés. Le secteur privé, qui pourrait employer 2 millions de jeunes, n'embauche pratiquement que des étrangers !".

Le paradoxe des lois égalitaires inspirées du "Livre Vert" est d'avoir créé une sous-classe considérable de travailleurs (jusqu'à 2 millions en période de récoltes) qui n'ont guère d'autre droit que de manger le pain subventionné de la Jamahiriya.

On ne sortira de l'impasse, estiment les partisans d'une véritable ouverture économique, que si le régime accepte de toucher à trois "vaches sacrées" : la loi bloquant les salaires, le cours officiel du dinar et le tabou des licenciements.

Alors allez donc expliquez le mur de l'argent et l'horreur économique au peuple libyen, il saura vous recevoir.

 

Xavier PREGENTIL, le 01/12/1999

 

"La plupart ne sont pas foutus de se prendre en charge, pas plus que de se souvenir du nom marqué sur une boîte de médicaments "une boîte blanc et bleu, docteur..." je l'entends au moins trois ou quatre fois par jour..." Ces types sont tout juste sortis du servage et vous voulez qu'ils se prennent en charge?" dixit MK un gars que j'ai vertement remis à sa place et dont je tiens notre dispute à disposition.


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