Faute dâ
Le
forum impromptu de Mugron
Faute d'avoir trouvé l'article cite
précédemment sur Internet,
je vous le
recopie in extenso et donc sans modification de fautes d'orthographe, de
traduction ou d'inexactitudes sur le fond. Quelques commentaires
personnels y
sont insérés comme à mon habitude des revues de presse. Pour une meilleure
lecture vous pouvez les copier-coller à la fin, en espérant être
pardonné d'avance de mon petit côte cabotin.
Sud Ouest, Landes
Bicentenaire de Frédéric Bastiat
Le forum impromptu de Mugron
Et si le vrai débat sur le théoricien landais de l'économie
libérale s'était déroulé dimanche soir sous la statue de Frédéric Bastiat
à
Mugron ?
Par Jean-François Moulian, humoriste à son corps défendant
Article : Cette semaine, un aréopage qui figure un peu le concentre d'un néo-libéralisme
économique, essentiellement anglo-saxon, débat doctement et
en anglais exclusivement dans les salons climatisés d'un grand hôtel de
Saint-Paul-lès-Dax.
Pour ce congrès célébrant le bicentenaire de la naissance du théoricien et
vulgarisateur de l'économie libérale Frédéric Bastiat, des analyses
certainement de la plus haute tenue, seront faites par des universitaires,
des capitaines d'industrie, des économistes distingués, tous admirateurs
de
la pensée de l'auteur de « La Loi». On sera entre soi et content
de l'être,
loin des criaillerie (sic) de José Bové ou autres pourfendeurs de la
mondialisation. Les gens seront polis, instruits et charmants. Certains
prendront le thé à cinq heures et Jacques de Guénin, l'organisateur
landais,
sera plus que jamais de l'exquise courtoisie qu'on lui connaît.
Commentaire : Je commencerais par ce mot que j'affectionne : « putain » et je
continue ainsi, cet écrivaillon qui est au journalisme ce que la mère Denis
est à l'érotisme, je lui pisse à la r..e (ça c'est pour le côté poli et
charmant dont il me taxe en tant qu'assistant au congrès). Et si je me permets ainsi de choquer un
lectorat d'une « exquise courtoisie » ou qui « prendrait le thé à cinq
heures » alors
zut. Je sais, le mot est fort.
Le décor est jeté donc, nous sommes tous des anglo-saxons, des gens plein de frics et
embourgeoisés qui tenons un Davos bis a Saint-Paul-lès-Dax. Cette
introduction légitime la réaction collectiviste et va, on le lira, présenter
ATTAC comme des justiciers qui s'opposent à l'invasion
anglo-saxonne
intervenue suite à l'appel du fameux collaborateur Frédéric Bastiat, qui
en apparaît presque comme un élément étranger. Il est vrai d'ailleurs qu'on
lui
avait fait le procès d'anglophilie pour son libre-échangisme.
La vérité il fallait la voir en ouvrant ses yeux. Nombreux étaient les jeunes
à participer à ce congrès, ils arrivaient de partout : d'Amérique latine,
d'Europe de l'est, d'Afrique, d'Asie et l'anglais
est évidemment la langue nécessaire à notre compréhension mutuelle. Pas de costumes cravates, des
tongs, des jeans, des tee-shirts et une atmosphère bon enfant. Les
collectivistes en étaient d'ailleurs visiblement étonnés, mais le tout c'est
de faire croire que le stéréotype n'avait pas été démenti par les faits,
le caractère de chancre de l'écrivaillon se révèle là dans sa volonté
de manipulation et sa mauvaise foi évidente.
Les énergumènes
Article : Aussi, le président-fondateur du Cercle Frédéric Bastiat était-il
blanc comme un linge, dimanche soir, lorsqu'il descendit de l'un
des deux
bus qui venaient de stopper sur la place de Mugron, transportant les
congressistes pour un accueil officiel au pied du buste de Frédéric Bastiat.
Près d'un centaine de militants d'ATTAC étaient là, avec leurs
banderoles et
qui scandaient « The world is not for sail » (« Le monde n'est
pas une
marchandise»).
Commentaire : Tendancieux encore la qualité de président-fondateur, comme si
le cercle ne pouvait vivre que de l'action d'un seul homme, bien piètre considération pour
l'œuvre de Bastiat et l'admiration qu'elle
suscite aux
quatre coins du monde. Quant a la surprise de Jacques de Guénin elle n'existe
pas puisque l'agression d'ATTAC était connue trois jours à l'avance.
Enfin
le mot d'ordre d'ATTAC est très dur, pourquoi donc vouloir
interdire la
navigation dans le monde (the world is not for sail) ?
En réalité le presque analphabète a bien raison de dénigrer une conférence en
anglais, il s'y sentirait de toute façon exclu même si le sujet abordé était
« Accuracy and brightness of Stalinist concepts in the modern Europe ». Il
fallait entendre « The world is not for sale », publicité déguisée pour le
torchon de Bové. En fait c'est à partir de ce slogan d'ATTAC et de
ce qu'il
sous-entend que sa véritable nature se révèle : si le monde n'est pas a
vendre c'est que la loi de l'offre et de la demande doit être mise
hors la
loi, par conséquent le monde appartient déjà à quelques uns et pas
suffisamment selon ATTAC puisque ces quelques uns ne volent qu'au minimum
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% des richesses que nous produisons en France ! A ce slogan nous hurlerons
tous ensemble à de multiples reprises « Liberté » notamment à Bayonne où ATTAC nous
attendait aussi. Liberté contre ATTAC, représentant de tous les
corporatismes, des mafias syndicales, de la suprématie du politique. Liberté
contre l'État dans lequel nous vivons, contre notre racket, notre flicage,
contre les atteintes à nos libertés individuelles, contre les machinations et
réglementations au profit de quelques grosses boîtes détenant des privilèges
publics, contre les sévices publics.
Article : Un type déguisé en mafioso, coiffé d'un borsalino noir,
incarnait même le Syndicat du crime. Et comme il devait être prof d'anglais ou
quelque
chose comme ça dans le civil, il haranguait en américain (sic) les hôtes éberlués qui se demandaient dans quel pays de sauvages on les avait
expédiés.
Les indiens s'étaient entraînés auparavant sur la place, au cours d'un
rituel théâtralisé où furent verbalement scalpés par une sorte de tribunal
des flagrants délires quelques-uns des invités de marque du Cercle Frédéric
Bastiat. Il y avait le choix : entre l'ancien conseiller de Margaret
Thatcher
et de John Major, et le président texan de la Federal Reserve Bank, un proche d'Alan Greenspan, il ne manquait que Georges (sic) Soros.
Commentaire : Chacun ses choix, notre tribunal de la liste "Libertarienne"
avait bien lancé
le dossier d'infamie d'Henri Emmanuelli à partir de ses citations
qui font
les délices d'ATTAC, pourtant bizarrement à mes questions sur le
personnage
les « énergumènes » me répondirent qu'ils vomissaient cet ancien
capitaine de
banque capitaliste, quelle ingratitude !
Au passage d'autres conneries : d'une part le mafiosi était prof d'histoire-géo (pauvres
élèves) et s'exprimait en états-unien (ah ah
!), le
déguisement faisait bien le moine car il y a fort a parier que son syndicat
du crime devait être l'UNSA ; d'autre part George Soros ne
risquait pas
d'être notre invite, Davos est plein de constructivistes et Soros en tant qu'anti-libéral
avoué y a sa place de choix, ATTAC devrait l'inviter,
je me
demande même si il ne s'est pas prononcé en faveur de la taxe Tobin.
Article : Plus pâle encore, le visage de M. de Guénin lorsqu'il vit que
les
sauvages avaient encapuchonné le buste du grand homme avec un sac poubelle orné de dollars, version US du Monopoly.
« Mais qui sont ces énergumènes ? », s'enquit-il à voix basse, tandis que les
précédents lançaient des ballons
de
toutes les couleurs dans l'admirable ciel de Chalosse. Une bonne âme lui
conseilla de lire le tract en anglais que les sauvages venaient de distribuer à ses invites. Un texte argumente expliquant ce
qu'ATTAC pense exactement
de l'œuvre de Frédéric Bastiat, que les énergumènes avaient du passer
plusieurs
nuits blanches à lire avant de se lancer dans cet exercice. Pas que du mal d'ailleurs puisque le
libéralisme politique de l'économiste de
Mugron y est porté à son crédit : républicain opposé à l'Empire, hostile
à la
colonisation
de l'Algérie. Mais à son débit : sa haine de l'impôt, la propriété considérée comme un droit naturel, son opposition a
l'école gratuite, sa
phobie de l'État, son credo libre-échangiste.
Commentaires : Franchement on s'en torche allégrement de ce que pensent
ces
trucs là de Bastiat, ne se révèle que leur caractère oppressif à l'égard
de
tout homme libre : pour la suprématie de l'État contre les droits de l'individu. On comprendra que face a de telles positions le
débat d'idées
se
doit de laisser place à l'affirmation de notre aspiration à la Liberté.
Ce
qui explique la suite :
L'agora
Article : Il s'ensuivit des échanges vite passionnés entre les
autochtones et
les touristes. Les plus gratinés entre quelques grandes gueules d'ATTAC
et d'autres grandes gueules de l'association britannique (version
made in
France) (sic) des« Liberians » (resic), l'un d'eux clamant même qu'il était
libéral-anarchiste ou l'inverse. Bref, les Iroquois ne sont pas toujours
ceux qu'on croit.
Commentaire : La le lecteur lambda est condamne a ne rien comprendre, c'est
quoi cette asso, elle est française, britannique, ce sont des Iroquois les
Liberians ? Putain, le B.A. Ba du boulot de journaliste c'est de s'informer à la source, de
vérifier les informations, là on se demande ou ce crétin des Alpes (ou des
Pyrénées) les
a déniché si ce n'est de son cerveau malade.
Explication des faits donc : nous avions prévu d'emmener des tracts de présentation du mouvement libertarien
français que l'on trouve d'ailleurs
dans les pages France d'EuroLibertarien. Ces tracts je les ai
distribué
avec
Thibaut Mourgues et avec le renfort inattendu de la très charmante et
héroïque Marie Madeleine Lemennicier, la Jeanne Hachette des Libertariens, très charmante, oui je
l'ai déjà dit (que Bertrand et Sylvie ne m'en
veuillent pas, à ce niveau mon impression tient lieu d'avis objectif
;-)).
Bien sur le « journaliste » n'a pas lu le tract tout en français qu'il
soit
lui. Mais des Libertariens en France cela ne peut exister ce devait donc être
des Liberians britanniques mais français aussi, fichtre arriver à ce degré de
confusion mentale c'est fréquenter de trop près Gérard Miller ! En tout
cas
le peu qu'ils en ont lu leur a fait penser a un groupe d'amis de
Cohn-Bendit qu'ils ont copieusement insulté d'ailleurs. Le ton monte un peu et
j'en
profite aussi pour me défouler jusqu'à me faire taxer (encore une fois) de
grande gueule.
L'exercice était d'ailleurs
nécessaire car dans
le rapport d'intimidation il importe de montrer que l'on ne se laisse pas
impressionner
et que ces putains de collectivistes on est là pour les bouffer. Tiens,
enfin, l'image de bourgeois policés s'estompe, les cocos ont même
maille à
partir avec des anarchistes, des vrais.
A partir de là le contact devient possible, des conversations se nouent et
bien sûr tournent court car si ces gars là savent se mobiliser, ils ne savent
pas se montrer à la hauteur d'arguments théoriques. Un point pour nous,
pas forcément, un peu moins de joutes théoriques et un peu plus de militantisme me
paraissent souhaitable.
Article : Et puis, cerise sur le gâteau, le discours d'Henri Emmanuelli, très
écrit et lu entre deux défaillances du micro. Points communs dans les
parcours politiques, Henri Emmanuelli étant exactement ce que fut il y a cent
ans Frédéric Bastiat : conseiller général de Mugron, député des Landes,
président de la Commission des finances “ on disait alors « Comité »- de l'Assemblée nationale. Hommage
à l'esprit libre, au polémiste, au
« combattant acharné des monopoles et du protectionnisme
», mais désaccord
profond : « Cette théorie si confortable, qui postule que de l'accumulation
des égocentrismes naîtrait le bien commun, ne m'a toujours pas convaincu.
Elle nie les rapports de force, les positions inégales des individus et
consacre souvent la loi du plus fort ».
Commentaire : Là encore on s'en secoue de la position de celui qui s'en
prend au libéral-socialisme (gros rire gras) de Fabius et dont les casseroles
attachées à ses basques landaises empêchent les enfants du voisinage de
dormir. La loi du plus fort règne ici et face au règne des politiques
l'individu conditionné remet son destin à cette« grande fiction par
laquelle
chacun croit pouvoir vivre aux dépens de son voisin ».
Article : La messe était dite alors que sonnaient les cloches de l'église
de
Mugron avant cette conclusion : « Quel que soit le jugement que l'on
porte
sur les thèses de Bastiat, les problèmes qu'il soulevait il y a un siècle
et
demi sont toujours au cœur du débat public : rôle de l'État, vertus et méfaits du
libre-échange, etc. Vous aurez à cœur, je n'en doute pas, de
montrer l'actualité de la pensée de Frédéric Bastiat et de critiquer les thèses qui sont celles de ma famille de
pensée. Mais mieux vaut une démocratie irriguée et de véritables débats idéologiques
qu'un
affaissement
de l'espace public et un vague consensus mou.»
Les invites de Jacques de Guénin étaient pétrifiées. Certains se demandaient
si Mister Emmanuelli n'était pas un peu le grand chef des Indiens.
Jacques de Guénon qui venait d'encaisser « l'étonnement » d'Henri
Emmanuelli apprenant
que le dîner de clôture serait préside par Alain Madelin, candidat aux présidentielles, se rassurait en serrant la main du
député au pied de la
statue.
Commentaire : Admirable exemple de tolérance et d'acceptation du débat démocratique de la part
d'Henri Emmanuelli. Je note de ce discours dont
les
points principaux ont été reproduits (apparemment le journaleux est attentif
quand cela l'arrange) que le politique Emmanuelli nous donne l'autorisation
de critiquer ses thèses. Autorisation bien indispensable à ce que nous le
fassions. Pour autant l'étonnement de l'Emmanuelli à casserole est
redoutable car notre ami Jacques de Guénin « l'encaisserait » et
devrait s'en rassurer par la poignée de main au dépité. J'espère d'ailleurs
que
Jacques, quelques jours après, n'a pas subit de représailles du
redoutable dépité, dont l'autorisation de critique donnée a été outrepassée par
l'invitation du méchant soft-libéral Madelin. Quel tribut à la démocratie,
quelle tolérance Emmanuellienne, quelle royauté. Jacques de Guénin a pu faire
son discours lui aussi, mais de cela nulle trace, il est vrai que par quelque
tour de passe-passe les cloches de l'église en ont couvert la presque
intégralité. Le curé aussi n'aimait pas Bastiat.
Belle démocratie que celle où l'on peut s'exprimer sans avoir le
droit d'être entendu, nos amis ont eu une leçon de France. Moi une leçon de
politique car comme me l'a dit Jacques, j'étais invité tout comme Emmanuelli, en
conséquence dire des méchancetés dans le dossier d'infamie
d'Emmanuelli cela ne se fait pas même s'il ne s'agit que de
reprendre ses
discours. C'est vrai que je ne respecte pas les politiques et que je ne
suis
ni poli ni toujours charmant, la nature - et la rage de l'État - m'a
fait
comme cela dirais-je, paraphrasant la vixennienne Jessica Rabbit.
Article : Mais il est possible que le vrai débat se soit noué ici, sur ce
belvédère de Chalosse, un soir du 1er Juillet. Loin, justement, des consensus
mous. Bastiat le polémiste, Bastiat l'homme de conviction, a peut-être esquissé un discret sourire de bronze du haut de
son piédestal.
Commentaire : Ah les effets à 3 francs 6 sous, c'est beau comme du
Ronsard.
Article : Mugron venait de réinventer l'agora, cette place publique où
les
citoyens débattaient des idées, de la philosophie et des choses de la cité.
C'était des siècles avant Loft Story.
Commentaire : Voila, il fallait citer Loft Story pour être certain d'être
lu,
petit journaleux apprend doucement ! Moulian chez les Libertariens c'est
un
peu Simplet à l'Académie des sciences. Patience, ils ont déjà Prof au secrétariat
général du PC.
Xavier COLLET, Iroquois
Libérian (sic)
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