Nouvelle page 0
Le libéralisme est un
ensemble de valeurs morales
En ces temps obscurs de chasse aux sorcières, sur
fond de lynchage anti-libéral, nombreux sont ceux qui, découragés ou apeurés,
hésitent à porter le flambeau de la cause libérale. Je voudrais m'adresser à
ceux-là car il faut bien penser à la relève.
A tous ceux qui ont des doutes sur la vocation morale, éthique et humaniste du
libéralisme, l'histoire et la science économique montrent que le libéralisme
libère et protège les faibles contre les puissants. Comme les puissants n'ont
pas spontanément tendance à mettre en ouvre un tel processus de libération et de
libéralisation qui irait à l'encontre de leurs intérêts et privilèges, il faut
des institutions fortes pour garantir un Etat de droit, c'est-à-dire un Etat
respectueux des droits individuels fondamentaux, et qui daigne autolimiter ses
appétits de pouvoir. Un Etat libéral au sens originel du terme.
A tous les croyants qui ont des doutes sur la possible conciliation - ou
réconciliation - entre un engagement libéral et leur foi religieuse, l'histoire
montre que ce sont les pays communistes qui furent les plus anti-religieux. Et
l'Etat-providence en France - ou le futur Etat européen - est par ailleurs
devenu un Etat fondamentaliste laïque (édictant des lois en matière religieuse)
qui nourrit l'ambition de se substituer à la providence elle-même de la même
manière que le communisme avait la prétention d'apporter le paradis en ce bas
monde. Pour un croyant, un homme est d'abord un fils de Dieu avant d'être homme
ou femme en particulier, patron ou salarié en particulier, riche ou pauvre en
particulier. Et, tous les hommes sont les fils de Dieu.
Enfin, à tous les patriotes qui considèrent que le libéralisme est antinomique
avec l'idée de nation, le libre-échange aboutissant à un mondialisme qui détruit
l'esprit national, je leur demande de ne pas se laisser entraîner dans le piège
qui consiste à confondre l'Etat et la Nation. On peut bien vouloir réformer
l'Etat pour sauver la Nation. Les USA, dont on nous dit à longueur d'ondes
qu'ils incarnent le modèle libéral qu'il nous faudrait rejeter pour préserver
notre identité, ne sont pas la moins patriotique des nations.
Souvenons-nous qu'un homme est d'abord un individu avant d'être homme ou femme
en particulier, patron ou salarié en particulier, riche ou pauvre en
particulier. Et tous les hommes sont des individus. Cette notion d'individu «
abstrait » est fondamentale car elle fonde l'Etat de droit : les lois sont
faites pour protéger l'individu « abstrait », c'est-à-dire tous les hommes dans
ce qu'ils ont d'universels, non dans ce qu'ils ont de spécifiques. On ne doit
pas faire ni des lois de circonstances pour tel ou tel individu concret, ni des
lois discriminatoires pour protéger (que cette discrimination soit dite «
positive » ou pas) et différencier ainsi telle ou telle catégorie spécifique
sans mettre en péril l'Etat de droit.
Jean-Louis CACCOMO, le 12 septembre 2004
Retour à la page précédente
|