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Vivre honnêtement

Vivre honnêtement


·          Chaque vie humaine est une fin en soi car la vie est un processus d’action qui s’autogénère et s’autoentretient, c’est à dire un processus d’action dont la nature est telle que le maintien de la vie en découle et en est le résultat.

Þ C’est un point fondamental de « l’éthique objectiviste » d’Ayn Rand. Ce jugement de valeur est un jugement de fait relatif à la nature de la vie en général et de chaque vie humaine en particulier. C’est l’identification d’une norme objective (vie = fin en soi). 

·          Les droits de l’Homme désignent les règles à respecter dans les relations entre les individus pour que la norme – chaque vie humaine = une fin en soi - soit respectée. Si Pablo force Manuela à agir selon ses plans ou s’il l’empêche de réaliser une action qui ne fait violence à personne, Pablo utilise Manuela comme un moyen pour ses fins. Pablo commet un crime – une violation des droits de Manuela - en instrumentalisant sa vie sans son consentement. Pablo viole la norme objective – vie de Manuela = fin en soi -. Le respect de cette norme, étant entendu qu’elle vaut pour Manuela comme pour tout autre être humain vivant, est la reconnaissance du principe de souveraineté individuelle.    

Þ Ayn Rand : “Le principe social fondamental de l’éthique objectiviste est que tout comme la vie est une fin en soi, chaque être humain vivant est une fin en lui-même, non le moyen pour les fins ou le bien-être des autres”. 

·          La propriété légitime : pour pouvoir identifier la sphère des souverainetés individuelles dans n’importe quelle circonstance, c’est à dire pour comprendre quelles sont les bornes des droits de chacun, nous avons besoin du concept de propriété légitime.

4Pourquoi la propriété ? Parce que les hommes vivent dans un monde fini : la rareté et la diversité des ressources naturelles et humaines est un fait d’expérience universelle dont la réfutation n’est pas concevable. Il s’en suit qu’il ne suffit pas de vouloir quelque chose pour l’obtenir. La rareté implique que nous ne pouvons tous utiliser ces ressources comme nous le voudrions. Par conséquent, la définition d’un acte juste doit préciser qui a le droit de faire quoi, avec qui, avec quoi, quand, etc., c’est à dire doit répondre à la question : Qui est légitimement propriétaire de quoi ? Aussi, nous pouvons dire avec Lysander Spooner que la justice est la science du « mien » et du « tien » et que les droits de l’Homme sont des droits de propriété.

4La propriété légitime : la procédure d’appropriation est légitime tant que la norme – chaque vie humaine = une fin en soi - est respectée, c’est à dire tant qu’un individu met ce qu’il s’approprie sous son contrôle effectif sans faire usage de la force ou sans menacer de manière évidente de faire usage de la force. Plus concrètement, la règle du premier occupant est l’application de ce principe de souveraineté individuelle à la procédure de première appropriation. Chacun est le premier occupant et donc le légitime propriétaire de son corps et, toute production étant réductible à la découverte et à la transformation de ressources mises en exploitation par l’énergie du travail de quelqu’un, chacun est le premier occupant et légitime propriétaire de sa production (John Locke/ Murray Rothbard). Au delà de la première appropriation, on peut acquérir légitimement un droit de propriété par l’échange ou le don et le droit de propriété légitime implique le droit de conclure des contrats concernant sa propriété. L’échange est l’acquisition de la production d’autrui en contrepartie de sa production dans des termes négociés sans violence ou sans menace d’usage de la force. Le don est l’acquisition de la production d’autrui sans contrepartie et sans violence ou menace de violence. 

·          En résumé, celui qui viole les droits de propriété légitimes de quelqu’un est celui qui prend l’initiative de la violence contre ce quelqu’un et / ou ses biens, est un agresseur et un voleur. Celui dont les droits sont violés est une victime. Pour la durée de l’agression, l’agresseur est le maître et la victime est l’esclave. Quand un acte ne viole pas de droits de propriété légitimes, c’est un acte juste. En commettant un acte injuste, le maître est un parasite de l’esclave dont il instrumentalise la vie sans son consentement. La violence légitime consiste dans la défense de la propriété légitime (légitime défense), dans l’obtention de la réparation du dommage causé et dans la mise en œuvre d’une peine proportionnelle au crime (Murray Rothbard). Lorsque les droits des individus sont respectés, ceux-ci sont en état de droit ou en capitalisme. Si on utilise la terminologie de Walter Block, l’état de droit est plutôt le socialisme volontaire allié au capitalisme de « laissez-faire » contre le socialisme et le capitalisme coercitifs. L’idéologie correspondante peut être dénommée individualisme ou libéralisme/ libertarianisme ou humanisme puisque la vie de l’Homme y est considérée comme la valeur ultime et par conséquent comme l’unique source du Droit.

                                          Xavier MERA, le 25/07/1999

* “Vivre honnêtement” est la maxime qui, pour Lysander Spooner, résume l’obligation unique et universelle que nous apprend la science de la justice. Les références et citations utilisées proviennent des textes suivants :

- Ayn Rand : L’éthique objectiviste (1961)                                                Þ La vertu d’égoïsme (Les belles lettres/ Iconoclastes)

- Lysander Spooner : Le Droit naturel ou la science de la justice (1882)    Þ Outrage à chefs d’Etat (Les belles lettres/ Iconoclastes)

- John Locke : Second traité du gouvernement civil (1690)                      Þ (GF Flammarion)

- Murray Rothbard : L’éthique de la liberté (1982)                                   Þ (Les belles lettres/ Laissez-faire)

- Walter Block : L’économie politique des Libertariens (1995)                Þ Journal des Economistes et des Etudes Humaines 3/95    

 


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