La face cachée de l'OMC
La face cachée de l'OMC
Les flons-flons de
la fête et de l'anti-fête à Cancun au Mexique s'étant arrêtés, l'OMC ou
Organisation Mondiale du Commerce apparaît comme ce qu'elle est et non comme la
presse prétend qu'elle serait. La difficulté dans le monde d'aujourd'hui réside
souvent dans les catégories que la presse et les médias créent de toutes pièces
et qui ne correspondent souvent pas à la réalité profonde.
Les économistes les vrais et non les salariés des Etats savent que le commerce
enrichit les co-contractants et que l'extension du commerce et de la liberté du
commerce est bénéfique pour tous. Les antimondialistes appelés aujourd'hui
alter mondialistes sont souvent fort riches de temps et d'argent pour pouvoir
circuler pendant des semaines partout en cassant éventuellement au passage et
ils sont riches en partie à cause de la mondialisaiton des échanges. Mentionnons
aussi qu'il faut bien distinguer la mondialisation des échanges de l'extension
d'un pouvoir totalitaire mondial aux mains des dinosaures internationaux du type
de l'ONU. La confusion entre ce pouvoir totalitaire, appelé « mondialisme »,
avec la mondialisation des échanges est fréquente.
L'OMC, qui n'a pas réussi sa réunion à Cancum, est présentée comme le drapeau de
la liberté du commerce international alors qu'en fait elle est largement une
figure du pouvoir totalitaire des onucrates et autres fonctionnaires
internationaux, ce sur quoi l'innénarable José Bové ne se trompe pas.
Pour développer les échanges, nul n'a besoin d'une bureaucratie internationale
avec ses tentacules et ses réglements. Or cette OMC prend de plus en plus les
allures d'un socialisme planétaire avec toutes les distorsions habituelles.
Pour être mieux servie elle a même créé sa propre justice.
Il est facile d'observer que ce qui se passe entre l'OMC et les Etats adhérents
ressemble à ce qui se passe entre les Etats socialistes comme la France et
leurs nationaux.
Au lieu de laisser les nations s'entendre entre elles par des accords multiples
pour libérer les échanges, l'OMC impose d'en haut une réglementation générale
qui nécessairement ne colle pas à la réalité dans sa multiplicité nécessaire et
fige des règles qui devraient évoluer. Il est, d'ailleurs, remarquable que,
malgré ce carcan, il existe dans le monde des centaines d'accords de libre
échange ou douaniers conclus entre divers Etats.
Comme des socialistes ordinaires, les manipulateurs du « machin » s'abritent
derrière une supposée démocratie. C'est, au surplus, une démocratie d'un genre
particulier puisque la règle est de chercher un « consensus » et non une
majorité : le consensus équivaut en quelque sorte au vote à 99 % par quoi tous
les régimes totalitaires obtiennent la bénédiction supposée des suffrages.
S'il s'agissait d'un vrai processus démocratique, le vice serait tout de même
là, la loi du vote étant toujours plus mauvaise que la loi du marché.
Comme dans tout système dirigiste les doigts crochus de la corruption visible ou
invisible sont également présents. Dans le cas particulier du récent sommet, il
est probable que les arguments n'étaient pas garnis de billets en nombre
suffisant pour convaincre les récalcitrants ce qui explique l'échec.
Bové lutte contre les « multinationales », terme commode et imprécis pour
désigner les puissants. Toutes les prétendues démocraties y compris les plus
prétentieuses sont gangrenées par la corruption démocratique que l'on masque
parfois sous le nom de « lobbying » et seuls les puissants ont les moyens
d'entretenir les équipes nécessaires et talentueuses capables de s'y retrouver
dans le jeu des faveurs et des contre faveurs nécessaire à ce jeu subtil.
Prôner en apparence la liberté du commerce et la détruire en subventionnant
l'agriculture tout en risquant ainsi de tuer les agriculteurs des pays pauvres
repose sur une imposture. Remarquons que ces subventions tout au moins en
France, mais aussi ailleurs, sont destinées à une seule forme d'agriculture, une
agriculture industrielle détruisant au passage l'agriculture de proximité ; la
destruction est si forte, que les socialistes de la PAC veulent maintenant, par
un nouveau coup de force dans l'autre sens, récupérer l'entretien des
territoires en pensionnant le monde rural à cet effet.
Gribouille est toujours au pouvoir dans le monde dirigiste.
Comme d'habitude la petite péripétie du gaulois José Bové luttant contre l'OMC
est pleine d'ambiguïté.
En fait on peut se demander si ce n'est pas Bové contre Bové car il est beaucoup
de ressemblances entre l'idéologie de gauche de José Bové et celle de l'OMC,
Bové rêvant d'un pouvoir planétaire comme les fonctionnaires de l'OMC. . . .
Michel DE PONCINS, le 22
septembre 2003
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