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EmploiUne inspection
de classe Cuisse
Lex Martine
exploite la misère : les structures d'insertion Il m'arrive, comme certain d'entre vous
j'imagine, de regarder des émissions françaises. D'ailleurs c'est bien simple,
je n'ai que ça. Et puis, comme beaucoup de Français (en suis-je ?), j'ai la
prétention de m'enrichir au contact de ces émissions d'informations. Je ne rate
jamais Télématin, sur le sévice public, et m'instruit par les chroniques de
Gérard Gonzalez, le médiatique porte-parole non attitré de la Direction Générale
de la Concurrence, de la Consommation
et de la Répression des Fraudes. Non, il ne faut pas mettre le chat dans le
micro-ondes, oui l'indice solaire est important, non les labels et les
appellations d'origine contrôlés ce n'est pas la même chose. Bref, même si j'en retiens le dixième, je ne
suis pas mécontent du temps passé à regarder la démonstration, une tartine de
pain à la main. Bien plus tard le vendredi soir, il m'arrive
aussi de regarder l'émission de Julien Courbet "Sans Aucuns Doutes"
consacrée aux conseils pratiques, scandales et informations relatives à la vie
de tous les jours. J'en passe sur l'émission consommation le dimanche midi sur
la 3 et autres rubriques dans divers talk-show. Toujours est-il que le quidam moyen a
maintenant à sa disposition des réponses de spécialistes aux questions qu'il se
pose. Si il te le dit c'est que c'est vrai, le gars là c'est un avocat, c'est
un consultant, il travaille à la répression des fraudes, à l'inspection du
travail, … Oui, un spécialiste très officiel intervient,
souvent on lui donne le rôle de juge dans les débats contradictoires, car voyez
vous la partie lésée est là, et quelquefois le "lésant" vient aussi.
L'animateur les laisse vider leur sac, s'indigne quelquefois et laisse parler
le spécialiste qui synthétise et dit ce qu'il faut comprendre. En général, il
conclura et généralisera peut être. Mais attention c'est le spécialiste, on ne
revient pas sur ce qu'il dit et le téléspectateur prendra ses conclusions pour
argent comptant. Bien souvent le spécialiste est a priori
neutre et compétent, mais il en est aussi au moins un qui n'est ni neutre ni
compétent, ou alors en deux mots. Le téléspectateur ne l'aura peut être pas
repéré, habitué qu'il est à considérer que "le prof lui, il sait
mieux". Ben moi, quitte à redoubler, j'en ai repéré
un de spécialiste : l'omniprésent des plateaux de télé, le représentant de
l'inspection du travail, le Gérard Filoche. Si, si un blond à faconde fin
cinquantaine. A chaque fois qu'un conflit social éclate, qu'un accident du
travail est dénoncé, qu'un licenciement jugé abusif intervient, les plateaux
invitent les salariés, le patron, et l'inspecteur du travail Gérard Filoche qui
est censé conclure en mettant tout le monde d'accord. Il dira souvent :
"Mais oui mais vous savez, le trucage du disque sur les camions, le non
respect de la sécurité sur les chantiers, …, tous cela je le vois tous les
jours et des cas plus flagrants encore. Le responsable, au-delà du patron,
c'est la course effrénée au profit, à la rentabilité. C'est la mondialisation,
le démantèlement insidieux de toutes les structures de protections mises en
place depuis la seconde guerre mondiale, c'est les pressions pour la
flexibilité, le renoncement aux acquis sociaux" (je le fait bien, hein ?). Là, il met tout le monde d'accord le Filoche,
l'employeur regarde par terre, il est le produit d'un système qui lui échappe,
lui non plus il n'aime pas ces vilains Portugais qui voudraient même rouler le
dimanche. La messe est dite donc et Filoche a raison
c'est le spécialiste. Mais tout de même le spécialiste est-il si neutre que
cela ? Bah oui, tous les inspecteurs du travail sont d'accords avec lui. Mais
alors l'inspection du travail est-elle si neutre, les inspecteurs
n'auraient-ils pas un a priori idéologique ? Quand même pour être inspecteur du
travail ce serait grave !!! Justement ça l'est, le neutre compétent est évoqué
dans le dossier Trotskiste de "Marianne" (23-29 novembre 1998). Parmi
ces gens que Marianne trouve si sympathiques, on décompte un certain Gérard
Filoche, recyclé depuis comme certaines ord….. Je lis donc : " Déclaré
hors normes en 1994 après trente ans de combat minoritaire dans la Ligue (LCR),
Gérard Filoche est aujourd'hui à la Gauche socialiste". Ce dernier déclare
d'ailleurs au semblant d'hebdomadaire : "Le trotskisme a un passé, un
présent et un avenir, mais pas comme force politique, comme mouvement social.
Où qu'ils soient, les trotskos possèdent et transmettent une culture de la
lutte". Alors l'inspection du travail et la télé sont
des institutions de classe au service du prolétariat si je comprends bien. Xavier
PREGENTIL, le 23/10/1999 J'ai lu dernièrement "La main droite de
Dieu" une enquête sur François Mitterrand et ses amitiés fascistes, paru
en 1994. Quel intérêt me direz-vous, si franchement instructif dans sa première
partie relative à la stratégie d'émersion du Front National et de la mise sur
les rails peu de temps après de SOS-Racisme. Comme le disent les auteurs Faux,
Legrand et Perez : "A la même époque, la stratégie présidentielle poursuit
un deuxième objectif, complémentaire du premier : après s'être employé à diviser
la droite, il s'agit de ressouder un électorat de gauche en déshérence, en
favorisant l'émergence d'un pôle antiraciste. L'opération SOS-Racisme
commence." Bon soit, tout le monde connaissait
l'histoire. Mais Benjamin Stora nous en dit plus, nous avions bien entendu
parler de Julien Dray et d'Harlem Désir, encartés au Parti Communiste
Internationaliste SOS-Racisme c'était en partie eux, mais pas seulement. Ce
petit monde, auquel se joint Didier François, aujourd'hui grand reporter à
Libération, appartenait au "groupe Filoche". Il nous est précisé que
Gérard Filoche, leader de la Ligue Communiste Révolutionnaire, est à l'époque
le mentor de nos vedettes de SOS-Racisme. Le nom ne vous dit plus rien ? Mais si,
regardez un de mes anciens articles sur l'Inspection du Travail (juste
au-dessus), j'y parlais du
Filoche super-star des médias et représentant de l'inspection contre les
vilains patrons. Invité de tous les plateaux télé il continue à se vouloir le
représentant de la médiation dans les conflits du travail, et quel représentant,
le dernier mot lui est toujours laissé, un dernier mot qui tranche comme un
couperet : la lutte des classes en guise de médiation. Le bon peuple
d'acquiescer à la juste synthèse de l'expert sans rien connaître de ses
singuliers préjugés. Xavier PREGENTIL, le 2/11/1999 La politique anti-emploi du
pouvoir se poursuit sans désemparer avec le maintien de tout le corset fiscal
et réglementaire qui détruit l'emploi. Il en est ainsi de la nouvelle et
inimitable déclaration des risques industriels. Michel de PONCINS, le 19/04/2003 Prérequis des
emplois-jeunes en République Populaire du 94 Il y a pire encore que de gaspiller l'argent
du cochon du payant, c'est l'utiliser contre le cochon de payant lui-même.
Notre situation se rapproche de celle de la Chine dite Populaire, là on fait
payer les familles de certains dissidents, non pas pour leur offrir des
latrines plus spacieuses mais pour régler le prix de la balle qui les tuera et
les émoluments de leurs bourreaux. On retrouve les mêmes procédés en Corée du
Nord ou à Cuba. Après cette mise en situation le cas que je
vais vous citer vous paraîtra tout de moins même outrancier, quoique, il faut
savoir qu'il se déroule en la République Populaire du Val de Marne menée par
son Conseil Général et Révolutionnaire. Le scandale en question découle de ce
calamiteux dispositif "Emplois-Jeunes", je n'insisterais pas sur le
coût de ce dispositif pour le contribuable face à l'efficacité des services
produits. Mais au mieux on aurait pu espérer que ces emplois ne servent pas à
grand chose, c'est sans compter sur les mobiles progressistes du Conseil
Général à la tête de ses associations, véritablement Propaganda Staffel
diffusant la bonne pensée marxiste auprès de ses assujettis. Le journal quasi-obligatoire du Parti, distribué
dans toutes les bonnes boîtes aux lettres met en avant des emplois créés dans
ce cadre : Parmi les associations
communistes, on compte la redoutable et puissante CNL (Confédération Nationale
du Logement) qui se voit mettre à disposition pour 5 ans 4 postes de
coordinateurs et de médiateurs de proximité. On devine l'activité desdits
emplois jeunes, ca sert de draguer un parti moribond ces derniers temps surtout
quant on a des dispositions à véhiculer la mauvaise parole. Généreusement le
Conseil Général et Révolutionnaire prend en charge 10 % des salaires et des
charges. On compte aussi
l'association Itinéraires et histoire ouvrière en Val de Marne, 3 emplois
jeunes subventionnés par le Conseil général y ont créés, dans l'objet de
l'association ils mettront en lumière tout un peuple de lutte (libertarienne
?), de fraternité et d'engagements civiques. Tels sont les emplois mis en avant dans la
feuille de propagande du Conseil régional, sans la moindre vergogne, on peut
donc penser que d'autres Emplois-jeunes sont en place pour assurer les basses
oeuvres du parti. Critère de recrutement pour écouler l'argent du contribuable
: une bonne conscience prolétarienne et un lobbying du sévice public qu'on nous
impose. Tiens, j'en ai mare d'écrire, j'ai aussi une
asso alors qui me donne 4 emplois-jeunes ? Xavier
PREGENTIL, le 29/08/1999 Alors que le taux de chômage britannique s’inscrit à 5,2 % de la population active, qu’il atteint 4 % aux USA, le taux plancher en France se révèle à hauteur des fatidiques 9 %. Un taux de chômage structurel bien élevé mais qui n’étonne guère en considération des particularités d’un système social sclérosé. Et encore questionnons ces 9
%. Il ne s’agit en fait que des chômeurs immédiatement disponibles pour occuper
un emploi à temps plein et à durée indéterminé, le genre d’emploi que les
employeurs n’ont guère intérêt à offrir de nos jours ! Ces 9 % impliquent
donc la perte statistique d’autres chômeurs à la recherche d’un temps partiel,
d’un CDD, mais aussi des chômeurs résidant dans les départements d’outre-mer,
si l’on réintégraient ces oubliés nous aboutirions à un taux de chômage de 13 %
pas moins, soit le plus mauvais score des pays développés ! Le dossier de l’Ifrap d’avril
2001 souligne d’ailleurs le côté artificiel de la supposée baisse du
chômage ; effectivement une baisse réelle implique une augmentation
automatique des recettes fiscales avec une baisse des prestations et à assiette
constante une hausse des rentrées. Or justement le déficit public se chiffre à
1,8 % du PIB, alors que de déficit public il n’y en a plus guère aux USA, au
Royaume-Uni, en Suède ou encore aux Pays-Bas. En fait d’autres chiffres
sont plus parlants et notamment un taux d’emploi qui n’est que de 60 % en
France, loin derrière celui du Danemark, du Portugal, du Royaume-Uni, ce qui
signifie tout simplement que les hommes de l’État ont préféré sortir des
chômeurs des statistiques (par notamment l’augmentation de la durée des études,
les pré-retraites, le RMI, les dispenses de recherche d’emploi, etc …) plutôt
que de restaurer les conditions nécessaires à leur emploi. Pourtant, en face du
maquillage statistique, des politiques actives de l’emploi ont bien été menées
avec tout le volontarisme que l’on reconnaît au gouvernement Jospin. Le
dispositif des 35 heures devait nécessairement impliquer des annonces
triomphalistes sur le front du chômage et effectivement les effets n’ont pu
être sensibles que pour les plus grandes entreprises, en partie sur des effets
d’aubaine à la subvention. Les
petites entreprises, celles-là même qui assurent le dynamisme de l’économie,
sont progressivement touchées mais n’emploient guère, ce qui se révèle
inquiétant alors que toutes périodes de croissance va habituellement de pair
avec des embauches des PME. L’expectative des petits entrepreneurs retarde donc
ce mouvement, la difficulté de réorganisation de leur production ne leur laisse
que la perspective d’une augmentation des coûts donc d’une perte de
compétitivité, favorable elle à des licenciements et à la baisse des créations
d’emploi. De là à penser que les nouvelles politiques de l’emploi vont
renforcer le chômage structurel … Il
semblerait pourtant que ce soit bien le cas des emplois-jeunes qui touchent à
leur fin avec pour seule perspective l’accroissement de la pléthorique armée
des fonctionnaires et la déqualification durable des jeunes diplômés, lesquels
ont préféré cette solution immédiate pour des raisons financières. Une solution
à 5 ans donc mais qui n’a contribué en rien à une expérience professionnelle à
valider et a enterré les acquis des années de formation. Mais enfin le
succès politique et les chiffres du chômage méritaient bien de gâcher l’avenir
d’une génération dont la perspective déçue était celle du fonctionnariat. Xavier COLLET, le 8/10/2001 L’Ifrap comme toujours est la mieux informé sur les outrances des administrations publiques. Le sérieux de cet institut nous donne de merveilleux arguments pour rétablir la vérité quand dans la bouche de nos ennemis nous entendons l’argument fatal qui fait de l’Etat le seul remède aux maux de notre société. L’Etat dans son rôle de pompier pyromane n’est pas capable d’éteindre les incendies qu’il allume, le dossier d’octobre 2000 relatif à la Solidarité vient nous le confirmer. La solidarité ils l’aiment tellement qu’ils créent des pauvres pour la pouvoir mal exercer. Jugeons en dans ce qui suit. D’abord combien sont ils pour s’occuper de solidarité au ministère de l’emploi et de la solidarité ? Entre les fonctionnaires, contractuels et non titulaires, à peu près 15 000 (sur 240 000 à 350 000 fonctionnaires attachés au social tous ministères confondus) mais une difficulté se pose là, la Cour des comptes avait déjà dénoncé l’incapacité de l’administration à déterminer qui est où, entre les services déconcentrés et les personnels détachés. Les fonctionnaires de la solidarité seraient-ils détachés chez ATTAC comme d’autres fonctionnaires de l’enseignement ? Soit, bon, mais admettons qu’ils soient au moins 10 000, c’est à dire autant que pour tous les fonctionnaires affectés à la solidarité aux Etats-Unis, un peu d’efficacité devrait rendre ce nombre largement suffisant – pléthorique même - pour s’occuper de 6 millions de personnes. L’efficacité est leur premier souci répondront-ils et d’ailleurs l’efficacité est évaluée par un organisme spécialement créé à cet effet : le « centre d’observation et de mesure des politiques sociales ». Rassurant, mais le hic est que cet organisme est dirigé par ceux là mêmes qu’il prétend contrôler !!! Ubuesque, oui d’autant que la charte de l’organisme en question précise la raison de l’évaluation : « pour éviter que d’autres ne définissent les critères d’évaluation ; pour s’approprier l’évaluation et éviter que l’évaluation soit assimilée au contrôle ; … ». Avec ça on est sûr que les évaluateurs seront garants de l’efficacité telle que définie par le ministère, un programme d’aide réussit donc « si le nombre de bénéficiaires est supérieur en fin de période au nombre de bénéficiaire en début de période ». Les fonctionnaires se cherchent des usagers pour justifier de leur fonction, mais en l’occurrence le problème est, à mon sens, que l’efficacité de la solidarité devrait s’estimer non pas par l’augmentation des assistés mais par leur insertion donc leur diminution. Mais non que dis-je là n’est pas la logique du socialisme, que deviendrait-il s’il n’augmentait pas le nombre de pauvres, victimes de l’horreur capitaliste et électeurs au même titre que les fonctionnaires qui leur doivent leur emploi. En réalité l’effectif des assistantes sociales entre 1980 et 1990 a augmenté de 60 %, de 50 % pour les éducateurs spécialisés alors que le nombre des bénéficiaires n’augmentaient que de 17 %. Tant mieux me direz vous, mais depuis que la pauvreté progresse les travailleurs sociaux continuent à progresser deux fois plus vite. La comparaison avec les USA est édifiante puisque en pourcentage de la population totale il y a 6 fois moins de travailleurs sociaux. Horreur de l’ultralibéralisme, croyez vous ? Ah ah bien sûr l’aide américaine aux plus pauvres se monte à 5 % du PIB, combien en France ? 2, 8 %. Voyons sur le terrain comment les choses se passent, l’iFRAP suit la journée d’une assistante sociale. Première constatation : elle est seule face à des dossiers qui s’amoncellent, à elle de juger du crédit qu’elle peut donner à des informations qu’elle n’a pas le temps matériel, ni quelquefois les moyens de vérifier. Vous me direz l’assistance sociale peut être un prétexte pour fliquer tout le monde, nous le sommes déjà plus ou moins mais les moyens du flicage ne redescendent pas jusque là. A elle donc de décider quelle demande honorer et quelle demande rejeter, un pouvoir exorbitant en fait, quitte à ne pas défavoriser ceux qui sont dans une situation d’urgence réelle autant servir aussi les petits magouilleurs. Et puis après tout elle a une enveloppe, il faut l’épuiser sinon les fonds seraient coupés. L’objectif est donc quantitatif, toujours plus et les résultats de toute façon ne sont pas connus. Les ménages assistés reviennent quelquefois, d’autres souvent, certains disparaissent du circuit mais elle ne sait pas ce qu’ils sont devenus, s’en sont ils vraiment sortis, sont ils tombés encore plus bas ? « Il n’y a pas de vérification, ni de statistiques, personne ne tient compte de ce que nous faisons … ». Passons de l’autre côté maintenant, l’iFRAP suit une mère célibataire plongée dans une situation financière noire avec 3 enfants dont une fille paraplégique. Elle attend encore de recevoir son premier RMI et ne sait pas comment se sortir de sa situation, elle se rend donc pour la première fois chez l’assistante sociale. Son objectif une aide pour son loyer et sa facture d’EDF, une issue à son surendettement et la prise en charge de sa fille handicapée. Elle a réussi à se procurer tous les justificatifs demandés mais mal à l’aise elle s’expose à l’impatience de l’assistante sociale. Elle pourra obtenir un colis alimentaire, une aide financière de 1000 F au conseil général et encore c’est pas sûr, pour le surendettement elle sait pas mais faut voir la banque de France, pour sa fille paraplégique faut voir une de ses collègues chargée de l’enfance, et puis pour le loyer la CAF. « Repassez dans 10 jours pour le colis et une carte à l’épicerie social, au revoir Madame. » Le moral en prend un coup, tout cela semble si compliqué et de nouvelles files d’attente l’attendent à la CAF. Pas d’aide au loyer car elle a déjà l’APL, il faut attendre le RMI pour revoir tout ça, l’assistance sociale de la CAF lui conseille de revoir son assistante sociale pour le fonds social au logement. Mais pas de rendez vous possible avec l’assistante sociale du matin avant le mois prochain. Suite du parcours chez l’assistante sociale pour l’enfance, pas de prise en charge possible pour les enfants de plus de 14 ans, une prise en charge médicale serait éventuellement possible mais il faut prendre rendez-vous avec l’assistante sociale de la sécu … Xavier COLLET, le 12/04/2002 L’insertion
par l’économique a fait l’objet d’une étude du magazine de l’iFRAP,
« Société Civile » en
septembre 2001 sous la plume de Laura Bernardi. Une insertion à laquelle il est
naturel que nous soyons sensibilisés tant il est vrai que le maintien dans
l’assistanat n’est pas une solution digne même si son recours est rendu
logique au sein d’une société dans laquelle toute initiative est pénalisée. En effet le
coût d’opportunité de l’inactivité est devenu si faible et les possibilités
de sortir des circuits de l’ « économie légale » si
tentants qu’on peut se demander désormais si le statut de « demandeur
d’emploi volontaire» n’est pas le plus rationnel dans ce pays … A ces
demandeurs d’emplois là, l’insertion n’apporte pas grand chose. Elle peut
cependant bénéficier aux demandeurs d’emplois déqualifiés, ceux là même
dont la productivité reste durablement inférieure au coût de leur travail à
cause du poids des charges sociales . La loi du 29
juillet 1998 consacre donc la création de structures d’insertions à travers
lesquelles l’Etat intervient très largement. Ces structures fonctionnarisées
vivent des subventions accordées au personnel d’encadrement (jusqu’à 120
000 francs par poste), de subventions pour les « exclus » mis à
disposition auprès d’employeurs et d’exonérations de charges patronales
pour lesdites structures - celles-ci emploient les exclus et le cas échéant
les mettent à disposition -. L’insertion
compte cher donc, plus cher que si l’on avait revu le coût du travail en
cassant l’hyper réglementation sociale. Combien coûte-t-elle au juste, mystère
car les chiffres ne sont pas officiellement connus, ils se montent cependant à
2 milliards de francs au moins selon l’iFRAP. Est-elle
efficace au moins ? On pourrait,
comme certaines bonnes âmes, supposer que des encadrants sous tutelle de
l’administration puissent réaliser des véritables prouesses sociales par
empathie avec les exclus. Mais l’indispensable iFRAP ne se contente pas de déductions
toutes politiquement correctes soient-elles, elle enquête sur le terrain et
s’intéresse à quatre associations d’insertion définies au hasard. Le premier
problème est l’absence de contrôle de l’employabilité des personnes
passant dans ces structures, mis à disposition pour des contrats à durée déterminée
leur horizon de travail ne peut légalement excéder les 18 mois. Le seul critère
qui compte est celui qui permet aux associations d’empocher leurs subventions
et pour cela il suffit de placer un maximum de contrats pour des périodes les
plus courtes possibles, un calcul préjudiciable aux exclus d’autant que
ceux-ci sont virés de la structure au bout de 750 heures, c’est qu’au-delà
de cette limite les associations vont devoir acquitter des charges patronales.
Pas bon pour encaisser un max ça ! Au bout de
l’aventure on retrouve des chômeurs n’ayant trouvé en moyenne cumulée que
1 mois de travail sur 12, d’autres qui travaillent un peu plus mais que l’asso
vire au bout d’un an pour obtenir de nouveaux contrats donc de nouvelles
subventions. Au total pour ces quatre associations un coût en subventions de 10
millions de francs par an plus les exonérations de charge et l’accès au
Fonds Social Européen, heureux permanents à l’exception bien sûr de ceux
recrutés en Contrats Emploi Solidarité ! Quels résultats pour les exclus ?
Du temps et des espoirs perdus, à peine 5 % retrouvent un emploi stable et
encore par leurs propres moyens, un pourcentage plus faible encore que s’ils
n’en étaient pas passés par là ! Il y de quoi
la trouver saumâtre comme le réalise un pigeon repenti : « Ici
c’est pourri. J’ai donné pendant presque une année pour me retrouver sur
le trottoir sans aucun métier. Je n’ai rien appris (l’association avait
pour objet social la formation des exclus). Ils se sont servis de nous pour
avoir du blé sur notre dos.
C’est clair, je fais comme tout le monde, j’attends le RMI sans me fatiguer
et je continue à squatter pour me loger. Mais aucune association ne pourra plus
gagner des sous sur mon dos. Juré ». Foin de
philanthropie donc, en réalité nous ayons affaire à un « sévice public ».
Ces structures fonctionnent non pas au bénéfice de ceux qui en ont
besoin mais deviennent de véritables chasseuses de subventions publiques. Ah
c’est beau hein de se faire des couilles en or sur le dos des exclus ? Pas grave
tout cela, l’ANPE est contente car les mises à disposition font disparaître
des chômeurs des statistiques. Martine Aubry est toute jouasse également et
veut pousser les placements en empiétant sur le terrain des concurrents privés.
Quelle erreur, les placements par des agences d’intérim privée ou l’embauche directe par des entreprises de la sphère
productive offrent de véritables débouchés à long terme, ce qui est loin
d’être le cas des structures d’insertions. Décidément la mère Aubry nous prouve encore une fois que l’amour des socialistes pour les pauvres est si immense qu’ils se font fort d’en créer chaque jour de nouveaux.
Xavier COLLET, le 19/05/2002
Au mois de Septembre 1967, mon mari Jan et moi nous embarquions sur notre voilier le “Riga III” afin d’atteindre l’Amérique du Nord et ensuite Montréal, notre destination finale, par les voies d’eau terrestres. En 1963, nous avions acheté la coque inachevée d’un sloop de 30 pieds, que nous avions terminée, aménagée et gréée en y travaillant les fins de semaine et pendant nos vacances. Jan était architecte et j’étais secrétaire de direction d’un bureau parisien d’architecture. A la fin de
Février 1968, après une traversée transatlantique de 26 jours depuis les îles
Canaries, nous avions atterri en Martinique pour une escale prévue d’environ un
mois. Les événements firent que nous ne devions quitter l’île qu’onze ans et
demi, une fille et trois entreprises plus tard ! Par des contacts avec ses
nouveaux amis architectes, établis en Martinique, Jan avait identifié un besoin
pressant pour une entreprise locale de menuiserie. La
construction dans l’île était en plein boom, grâce surtout à des commandes
gouvernementales pour des logements sociaux, des hôpitaux, des écoles, des
bâtiments administratifs. A part les artisans individuels, il y avait seulement
une entreprise moyenne de menuiserie, mal gérée, qui ne pouvait satisfaire tous
les besoins, et la plus grande partie de la menuiserie devait être importée de
France. Au mois
d’Août 1969, nous avions loué un atelier de menuiserie, déjà équipé de machines
quelque peu démodées, mais en état de marche. Avec un fonds de roulement
limité, les deux premières années furent difficiles. Les commandes abondaient,
mais toutes les liquidités disponibles étaient immédiatement consacrées à la
création d’un stock de matériaux, outillage et quincaillerie, à remplacer les
machines les plus anciennes et à acheter des machines supplémentaires. Dès 1972,
nous employions directement presque 50 personnes, avions payé nos dettes en
grande part et l’affaire s’était développée et réalisait toutes sortes de
produits en bois et stratifiés, depuis des jetons de casino jusqu’à des
charpentes d’églises de 30 mètres de haut, portes, fenêtres, cuisines,
agencement résidentiel et commercial, mobilier, même des niches à animaux ! En
1974, nous avions créé une autre compagnie pour démarrer la production de
constructions préfabriquées modulaires, principalement constituées de panneaux
de bois, bien entendu réalisés par la maison-mère. Une troisième compagnie fut
créée en 1976 pour fournir l’ossature métallique des préfabriquées. Après dix
ans, en 1979, nous étions à la tête de trois affaires florissantes non
syndiquées, employant directement ou en sous-traitance plus de 500 personnes,
avec un revenu annuel total moyen de près de 20.000.000 de Francs. Les
commandes affluaient toujours, nos employés étaient parmi les mieux payés du
secteur, notre équipement à la pointe du progrès. Malgré notre réussite, ces
dix années de dur labeur dans un climat chaud et humide, sous un stress
constant, nous avaient marqués. Afin de pouvoir émigrer au Canada, nous
cherchions activement des acquéreurs. Parmi nos
plus anciens employés, nous avions une employée de stock, qui avait été la
gardienne de notre fille. Avec trois enfants d’un mari alcoolique, la plupart
du temps au chômage, elle avait du mal à joindre les deux bouts avec son
salaire de gardienne. Son poste dans l’entreprise était payé plus du double de
son ancien salaire, et elle nous en avait été très reconnaissante, du moins les
premières années. Dès 1973, alors qu’elle avait obtenu le divorce d’avec son
mari, la qualité de son travail se dégrada, elle était souvent en retard et
désagréable envers nous et le reste du personnel. Nous avions attribué son
attitude à ses problèmes familiaux et pensions qu’elle redeviendrait elle-même
rapidement. A notre insu, elle s’était liée d’amitié avec une autre employée
dont le mari, un enseignant, militait activement à la CGT. Eu égard à nos liens
personnels, nous n’arrivions pas à nous résoudre à la renvoyer. Au fil des ans,
sa conduite empira et nous avions dû
lui infliger des suspensions de travail en 1975 et 1977. Finalement, en
Mars 1979, après un incident particulièrement déplaisant, nous l’avions
renvoyée pour juste cause, largement établie par de nombreuses lettres. Le lendemain
de son renvoi, le délégué local de la CGT nous rendit visite pour réclamer sa
réintégration. Bien entendu, nous avions refusé après lui avoir montré l’épais
dossier que nous avions accumulé contre elle. Il insista douceureusement “en
souvenir du bon vieux temps”, suivant sa formule, mais nous étions
intraitables. “Eh bien, dit-il, si elle n’est pas de retour à son poste demain,
votre atelier sera en grève.” Et il s’en alla, toujours aimable et souriant. Le
lendemain, il revint avec quelques assistants à l’air féroce et ordonna à nos
employés de quitter leur travail. Même depuis ce moment-là nous n’avions jamais
perdu le contact avec eux, principalement par l’entremise de nos cadres. Nous
avions rapidement appris qu’une équipe de voyous syndiqués rendait visite à
tout notre personnel chez eux pour les obliger sous contrainte à suivre le
syndicat. Afin
d’essayer de mettre fin à l’impasse, Jan et la CGT se rendirent au bureau de
l’Inspecteur du Travail, pour demander un arbitrage : nous n’avions pas réalisé
à ce moment-là que tous les fonctionnaires français étaient syndiqués, la
plupart adhérents de la CGT ! Jan y alla seul, en toute bonne foi, et se
retrouva séquestré pour la plus grande partie de la journée. Afin d’obtenir sa
libération, il suggéra qu’on organise un vote dans l’entreprise pour tous les
employés afin de décider du sort de l’employée licenciée. Jan savait que son
attitude caustique l’avait rendue impopulaire et il était certain que le vote
nous serait favorable. Le
lendemain, un bureau de vote fut installé et des bulletins de vote préparés :
vert pour la réintégration, rose pour maintenir le renvoi et blanc pour
l’abstention. Le bâtiment avait deux entrées : le niveau supérieur comprenait
l’atelier lui-même et les bureaux
principaux, le niveau inférieur d’autres bureaux et un entrepôt. Alors que le
vote se déroulait, au niveau supérieur, l’un de nos cadres entra précipitamment
dans le bureau de Jan, où nous attendions les résultats et nous entraîna vers
l’entrée du niveau inférieur : deux membres de la CGT s’y trouvaient, ramassant
les bulletins roses et blancs ! Bien entendu, nous avions refusé de nous
soumettre aux résultats, dégageant bien sûr une majorité écrasante pour la
réintégration. Lorsque nous étions retournés à nos bureaux au-dessus, six
employés pro-CGT nous avaient séquestrés pendant quelques heures. Nous avions
alors décidé de fermer l’entreprise jusqu’à nouvel ordre. Quelques
jours plus tard, nous avions reçu à la maison à 10 heures du soir un coup de
téléphone de l’un de nos actionnaires pour nous avertir qu’il avait vu de la
fumée sortir de l’atelier et qu’il avait appelé les pompiers. Lorsque nous
étions arrivés sur place, le feu, qui semblait avoir démarré dans le silo à
sciure contre le bâtiment, avait été maîtrisé. Nous n’avions jamais eu
d’incendie en dix ans et il pleuvait ce soir-là. L’éventualité d’un incendie
criminel s’imposait. Quand Jan se rendit à la police le lendemain, ils le
questionnèrent pendant à peu près une heure. Incroyablement, il eut
l’impression en partant qu’ils le soupçonnaient d’avoir mis exprès le feu au
bâtiment pour toucher l’assurance ! Notre étape
logique suivante pour tenter de résoudre notre problème était de rencontrer la
plus haute autorité locale, le Préfet. Il était absent à ce moment-là, mais
nous avions réussi à avoir un rendez-vous avec son bras droit, le Secrétaire
Général aux Affaires Économiques, un homme jeune et affable que nous avions
déjà rencontré à des réceptions. Il semblait s’intéresser réellement à notre
affaire et posa de nombreuses questions, auxquelles nous avions répondu tour à
tour. Il regarda soudain fixement Jan, lui demanda si l’employée était jolie
et, devant moi, lui suggéra de l’emmener dans un hôtel du bord de mer pour le
week-end pour, ainsi qu’il le présenta, “arranger les choses” ! Aucune aide à
espérer de ce côté-là non plus. Au milieu
des années soixante-dix, j’avais été impliquée à un haut niveau dans une
association patronale. Je leur téléphonai pour réclamer leur soutien, en
faisant valoir que notre combat les concernait également. Mais ils avaient peur
et refusèrent. Dans
l’intervalle, nous avions également renvoyé les six employés qui nous avaient
séquestrés dans nos bureaux après le vote truqué. Au début d’avril, nous avions
reçu une injonction en justice, à l’initiative des sept employés licenciés et
de la CGT., réclamant la réintégration, le paiement rétroactif des salaires et
un dédommagement. L’un de nos amis, propriétaire d’une chaîne de cinémas, nous
recommanda un avocat qui avait travaillé pour lui. Au début de sa carrière, cet
homme jeune, plein d’assurance, spirituel et capable avait travaillé surtout
pour des syndicats. Au bout de quelques années, désenchanté, il se dirigea vers
les procès commerciaux. Il s’occupa de notre affaire avec enthousiasme et
gagna. Il gagna également un appel par la suite. La grève se
poursuivant, notre absence sur les chantiers se faisait sentir et nos clients
nous poussaient à mettre fin au conflit. Par l’intermédiaire de deux de nos
cadres, nous avions alors essayé de négocier un arrangement direct avec le
“Gang des Sept”. Mais la CGT ne voulait pas en entendre parler. Dans leur
bulletin hebdomadaire, ils ne manquaient pas de souligner qu’ils s’agissait
d’un exemple classique de “lutte des classes” et que “le patron de combat
Zizka” devait être défait. Ils éprouvaient aussi la pression d’un groupuscule
d’extrême gauche qui les accusaient de faiblesse et d’indécision. A la
mi-juin, parmi toutes sortes de menaces de mort et de procès, certains de nos
sous-traitants avaient repris leur travail sur les chantiers, mais l’atelier
demeurait fermé. Jan et moi avions alors décidé de partir pour le Canada, non sans avoir publié une lettre explicative
dans le quotidien local, récapitulant tous les faits et réitérant notre
position. Nous avions conclu en déclarant que nous ne reviendrions pas avant la
reprise du travail, Nous avions alors pris l’avion, après avoir laissé une
procuration à notre avocat pour lui permettre de nous représenter en cas de
besoin. Lorsque nous
étions revenus, au début de juillet, la grève s’était terminée et tout le monde
(sauf le Gang des Sept) avait repris le travail. Peu après, nous avions reçu
nos visas d’immigration du Canada et nous préparions à partir. Nous avions
vendu nos avoirs à perte à un soi-disant ami, qui profita de la situation, mais
ceci est une autre histoire. Au début d’août 1979, nous avions atterri à
Montréal, puis nous étions envolés pour Vancouver. Au mois de
février 1981, presque deux ans après les événements, nous avions gagné à
nouveau le dernier appel de nos adversaires. En mai de la même année, ce fut la
victoire de Mitterrand aux présidentielles et l’arrivée au pouvoir des
socialistes. A la fin de l’année, la décision de justice en notre faveur de
février fut cassée sur un détail de procédure et le tribunal nous trouva
coupable de tout ce dont nous avions été acquittés à maintes reprises, et on
nous infligea une amende symbolique de 5.000 Francs ! Cette
histoire devait avoir deux séquelles. D’abord, le
service des impôts, en cheville avec la CGT, nous assena après notre départ
toutes sortes d’impôts fictifs supplémentaires, que nous refusions bien sûr de
payer. A l’automne de 1984, de retour au Canada après un voyage de deux mois en
Europe, je reçus un appel téléphonique de ma mère à Paris. Pour la première
fois de ma vie, je pouvais décerner de la peur dans la voix de mon indomptable
mère d’1 mètre 47. Elle me dit qu’elle avait récemment reçu la visite d’un
inspecteur des impôts en colère, qui voulait avoir notre adresse. Elle ne
voulut pas lui ouvrir sa porte et il la menaça alors de l’enfoncer si elle ne
lui donnait pas nos coordonnées. Elle finit par le calmer, en lui disant que
nous voyagions quelque part en Europe et qu’elle n’avait de toutes façons rien
à voir avec notre situation fiscale. Aujourd’hui encore, je ressens un soupçon
de terreur en recevant du courrier de n’importe quel agent des impôts. La deuxième
conséquence de tous ces événements affecta nos entreprises. Partiellement à
cause de la grève et du ralentissement général de l’économie après la victoire
socialiste, mais aussi à cause de l’incompétence de nos successeurs, elles
s’affaiblirent au bout de quelques années et notre “empire” ne survécut pas
au-delà des années quatre-vingts. Louise ZIZKA, le 3/09/2001
Quelle mine
que l’Institut Français pour la Recherche sur les Administrations Publiques,
on se rend compte en lisant ses revues que nous nagions jusqu’à présent dans
une mer d’idées fausses. Remonter le courant d’opinion est cependant
difficile car les conclusions tirées de la réalité vont à l’encontre des
préjugés véhiculés par l’école et les media. Ainsi comme
on le lit, quel drame que de se retrouver au chômage mais quel soulagement que
d’être un chômeur français plutôt qu’américain ! C’est vrai, on l’a vu dans le dossier sur les entreprises
d’insertions, le chômage volontaire peut ici être préférable de par la
faible différence entre le revenu d’activité et d’inactivité. Mais ce
n’est pas la rendre une telle situation confortable car le chômeur devient
pauvre s’il ne se réinsère pas rapidement sur le marché de l’emploi.
L’entrée dans cette trappe à la pauvreté ou encore à l’inactivité est
une autre spécificité française car ici 40 % des chômeurs le sont depuis
plus d’un an et le même pourcentage n’est plus indemnisé par les ASSEDICS.
Après l’allocation de fin de droit c’est le RMI et pour le toucher nul
besoin est de maintenir une inscription aux Assedics, c’est dire que
l’exclusion ne se quantifie plus quand les chômeurs ne sont plus répertoriés
qu’auprès des bureaux communaux de l’aide sociale. La trappe à la pauvreté
est là et concerne aussi des individus un temps répertoriés par numéro
d’identifiant, lesquels ne se trouvent même plus dans les statistiques des
directions départementales du travail et de l’emploi. C’est donc
cela le chômage français, des hommes et des femmes durablement déqualifiés
qui paient le prix de la sécurité sociale et de la législation du travail,
car aussi faibles soient leurs salaires le coût de leur travail toutes charges
comprises dépasse leur productivité, en outre quand il est si difficile de
licencier le mieux est de n’embaucher qu’à coup sûr,
on ne donne plus sa chance à quelqu’un qui doit faire ses preuves, le
pari est là trop coûteux. Alors bien sûr
les indemnités sont plus élevées et plus longues en France, mais il faut dire
aussi que cette durée d’indemnisation ne fait que s’adapter à la durée du
chômage. Eh oui, aux USA 50 % des chômeurs retrouvent du travail en … 6
SEMAINES !!! Et moins de 7 % des américains sont au chômage depuis plus
d’un an. Alors le chômage : drame social en France, destruction-création aux USA.
Xavier COLLET, le 26/05/2002 |