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Éloge du ChaosIntroduction
: l'intrusion d'Eris
Hermès transporta les déesses sur le mont Ida, où Paris essaya d'abord de partager la pomme entre les déesses, ne le pouvant, il fit jurer aux déesses de ne pas tirer grief de son choix. Hermès demanda à Paris s'il voulait que les déesses se mettent nues afin de faciliter son jugement. Bien sûr, répondit-il. Athéna insista pour qu'Aphrodite retire sa gaine magique, son sous-vêtement sexy qui faisait que tous tombaient amoureux d'elle. Aphrodite rétorqua qu'Athéna devrait retirer son casque de combat, pensant qu'elle serait hideuse sans celui-ci. Alors que Paris examinait individuellement les déesses, Héra promit de faire de Paris le roi de l'Asie et l'homme le plus riche du monde s'il lui remettait la pomme. Pais répondit qu'il ne saurait se faire corrompre. Athéna promit à Paris de le rendre victorieux dans toutes ses batailles et l'homme le plus sage. Paris répondit que son monde était en paix. Aphrodite approcha Paris de si près qu'il rougit, non seulement elle le pressa de n'éluder aucun détail de son corps, mais ajouta qu'il était l'homme le plus beau qu'elle ait vu récemment et qu'il méritait une femme aussi belle qu'elle. Connaît-il Hélène, la femme du roi de Sparte ? La déesse promit à Paris de faire en sorte qu'Hélène tombe amoureuse de lui. Naturellement Paris remit la pomme à Aphrodite, alors Héra et Athéna partirent furieuses, complotant la destruction de Troie. Ainsi Aphrodite eut la pomme et Paris les ennuis. Les Grecs possédaient donc une déesse spécifiquement dédiée au Chaos, mais d'autres religions primitives lui accordèrent un rôle encore plus fondamental. Lors de la célébration du nouvel an Babylonien, Marduk sépare Tiamat, le dragon du chaos des forces de la loi et de l'ordre. Cette séparation originelle existe dans toutes les religions primitives. Une offrande annuelle était alors offerte pour prévenir la menace d'un retour du chaos. La célébration du nouvel an marquait le retour symbolique au chaos originel par l'interruption du cours de la vie civilisée. Alors, on fermait les temples, éteignait les feux, s'adonnait à des agapes et transgressait les normes sociales. Les morts se mêlaient aux vivants. A la suite de ces fêtes on se purifiait, réinventait le mythe de la création au cours duquel le dragon du chaos fut défait, puis la vie reprenait son cours normal. Chacun se défoulait, mais l'ordre était ensuite rétablit, les implications de cette fête étaient aussi de célébrer la joie de posséder une civilisation, faute de quoi le peuple ne connaîtrait que dévastation et orgies. Autour de nous, dans notre monde contemporain, nous assistons au combat désuet de l'ordre contre le chaos. Le vieil ordre communiste s'est effondré. A sa place, dans une matrice chaotique, de nouveaux États sont apparus, n'exigeant pas seulement leur indépendance politique et au moins une semi-économie de marché, mais aussi leur propre monnaie et des armes nucléaires, quelquefois même la constitution d'une société avec une race unique, une unique culture ou religion. Est-ce alarmant ou rassurant ? Nous assistons aussi à la proclamation d'un Nouvel Ordre Mondial, accompagné, d'un côté, de l'éclatement de conflits sporadiques, de l'autre, de raids Américains en Afrique, Europe et Asie. Sur le plan intérieur, nous assistons à l'apparition de mouvements populistes, tel que celui de H Ross Perot, venant bousculer le vieil ordre imposé par le même couple Démocrate-Républicain. En outre, nous avons un Président, dont les frasques sont l'objets de quolibets continuels, et un Vice-Président, qui nous met en garde contre toutes opinions déviantes, lesquelles ne feraient que renforcer une menace mondiale. Est-ce rassurant ou alarmant ? Dans l'entreprise étatique Japon, nous assistons à la destruction des fondements mythiques de la société japonaise : le mythe d'une forte croissance, le mythe de l'alliance éternelle avec les USA, le mythe du plein-emploi, le mythe d'un marché immobilier et des valeurs perpétuellement haussier, le mythe du pouvoir sans partage du Parti Libéral-Démocrate. Est-ce que la ruine de ces fondements mythiques est rassurante ou alarmante ? En réalité, à quelque endroit où nous posons les yeux, les pouvoirs centralisateurs perdent pied. Même dans la sphère de l'esprit humain, on s'intéresse de plus en plus aux cas des dédoublements de personnalités. Les plus récentes théories conçoivent l'identité humaine et l'égo comme des réseaux de sous-systèmes coopératifs plutôt que des entités uniques (exemples de ces points de vue par Robert Ornstein "Multimind", et Michael Gazzanage, "The Social Brain"). Si, comme Carl Jung le disait "Notre véritable religion est un monothéisme de la conscience, une affirmation de celle-ci, en connexion avec un rejet fanatique de l'existence de systèmes autonomes fragmentaires", alors nous pouvons dire que le polythéisme psychologique amorce sa croissance. Ou, comme pourraient le dire certains, le chaos mental. Est-ce rassurant ou alarmant ? Les mythes de
la causalité dénient le rôle d'Eris La plupart des gens se sentent mal à l'aise vis à vis du concept de chaos. Ceci s'explique par le primat de la science Newtoniennne interprétée par Laplace et d'autres : le monde est déterminé, ainsi toute action initiale produit des conséquences que nous pouvons connaître d'avance. Depuis vint la mécanique quantique, laquelle remit en question certitude et déterminisme. Pourtant, même Einstein refusa d'accepter l'incertitude, déclarant "Dieu ne joue pas aux dés". Il ne pouvant accepter de croire en l'existence d'un univers capricieux. Il craignait le retour du chaos et de ses menaces pour les certitudes des savants, préférant attribuer à chaque effet sa cause. Et en effet, il est bien plus confortable et valorisant pour les décideurs d'inférer que le contrôle de la cause permet le contrôle de la conséquence. Les consciences éclairées modernes, gardiennes de la loi, de l'ordre, du
politiquement correct, ignorant des développements scientifiques, outrepassent
les simples principes du déterminisme en affirmant non seulement qu'à chaque
cause son effet, mais qu'ils connaissent la cause de toute chose ! Nous avons
bien vu cette attitude chez les "pompiers du monde" qui nous avaient
affirmé "La cause de la famine Éthiopienne est le manque de nourritures
dans ce pays". Ainsi, nous eûmes la croisade des artistes pour nourrir les
Éthiopiens tombant d'inanition, des milliards furent envoyés au seul bénéfice
des monstrueux gouvernants de ce pays. Les Éthiopiens continuèrent à mourir. Vous pourriez nous répondre :"Bien, mais vous ne faîtes que citer des erreurs de diagnostics, les causes des phénomènes dont vous parlez existent, mais elles n'ont pas été correctement appréhendées". Peut-être avez vous raison, peut-être avez vous tort. Quelqu'histoire que vous vous racontiez, vous ne pouvez pas échapper au fait que pour vous "le futur est un mirage aveugle" (Stephen Vizinczey, Les Lois du Chaos). Vous ne pouvez appréhender précisément le futur car vous n'en connaissez pas toutes les causes sous-jacentes. Le mythe de la causalité dénie le rôle du chaos. La science a finalement du accréditer le démon du chaos, mais cela n'a pas fait plaisir à tout le monde. Et en tout cas pas au monde politique, qui dans son marketing des causes à effet, a intérêt à nier son existence. Approches du
chaos En matière de philosophie comme de religion, il existe 3 principales écoles de pensée (selon la classification utilisée ici). Chacune de ces écoles se distingue de par son appréhension de l'existence. La première école conçoit l'univers indifférent aux joies et peines de l'humanité, elle accepte le chaos comme un principe de balance entre des contraires. La seconde école envisage une humanité ployant sous le fardeau de la souffrance de la culpabilité, du péché et du désir, pour elle le chaos constitue la punition suite à la rupture de l'ordre initial. La troisième école considère le chaos comme une part intégrante de la créativité, de la liberté et de l'évolution. I. Approche de la première école : les tentatives d'imposer l'ordre
conduisent à un désordre plus grand Trop d'ordre et de loi enclenchent son contraire. Les essais de mise en place d'un gouvernement mondial mèneront à l'anarchie totale. Quels en sont de possibles exemples ?
La distribution gratuite de vivres dans les camps de Somalie accrût le nombre de réfugié somaliens mourant de faim. La disponibilité de nourriture gratuite a attiré un grand nombre de nomades dans les camps, devenant ainsi dépendant de cette nourriture, ils devaient mourir d'inanition s'ils n'étaient plus pris en charge. Les Etats américains s'inquiètent de la répartition des richesses. Pourtant, pour se financer, de plus en plus d'États se tournent vers l'organisation de loteries. Ce faisant, ils accordent à quelques uns de vastes sommes payées par beaucoup d'autres, accroissant par là l'inégalité de revenus sous un prétexte contraire. Les préceptes de la première école trouvent leur expression dans nombre de philosophies orientales. Ce qui arrive dans l'univers n'est ni bon ni mauvais par nature, ne mérite ni sympathie ni antipathie. Les efforts déployés pour Plus
tu poses d'interdits, contrarier le cours naturel des choses de l'univers (en opposition aux événements de la vie personnelle) sont vains. Chacun doit donc s'efforcer de se détacher des choses de l'univers, être contemplatif, apprendre à s'adapter, suivre le flot universel des événements. Ce flot va dans sens, puis revient son équilibre. Ainsi est-il dit dans le Tao Teh King : Ne combat pas le chaos plus que tu ne combats le mal. "N'oppose rien au mal et il disparaîtra de lui-même" (Tao Teh King chapitre 60). Ou comme le disait Jack Kerouac dans Dr Sax : "L'univers se débarrasse lui même de son propre mal". Une fois encore, la raison sereine est l'élément prévalant : nous sommes contrôlé par ce que nous aimons et ce que nous détestons. Ceux qui combattent le mal adoptent nécessairement les caractéristiques de leur ennemi et deviennent eux-mêmes le mal. Le pêché délibéré et la lutte organisée contre le pêché sont les deux faces de la même médaille. II. Approche de la deuxième école : le chaos résultant de la transgression
des lois Dans une acceptation très large cette approche affirme que la société est
faillible ; que l'injustice est la résultante de nos actions fautives vis-à-vis
de la loi. Telle est la vision présentée en manchette de tous les grands
journaux. C'est là un crédo fondamental de la civilisation occidentale. Dans ce contexte le chaos est la punition venue du ciel. Ou le chaos est une
dégénérescence naturelle contre laquelle nous devons nous battre. Dans le Livre
des Juges de l'Ancien Testament, un chapitre de propagande monarchique, il est
dit à plusieurs reprises : "En ce temps-là, il n'y avait point de roi en
Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon" (Juges. 17:6; 21:25).
Faire ce que bon nous semble n'était pas considéré comme une chose de bien,
car, ainsi que Jérémie nous le rappelle "Le cœur (de l'homme) est tortueux
par- dessus tout, et il est méchant" (Jér. 9:6). Les religions New Age fondées sur le karma ont une vision similaire du chaos. Si vous êtes mauvais, vous vous créez un mauvais karma (vision New Age)ou Dieu vous abandonnera aux flammes de l'enfer (vision Chrétienne fondamentaliste). En récompense de bonnes actions vous obtiendrez un bon karma ou des trésors dans les cieux. Il s'agit là d'une vision comptable du monde. Quelqu'un établit un bilan des actions de chaque individu, chargeant aussi bien le passif que l'actif. Bien sûr, quelques religions permettent d'effacer l'ardoise par une action particulière comme le baptême ou un acte de contrition, représentant, en quelque sorte, une déclaration de faillite, permettant d'échapper aux créditeurs. Cependant, cela n'est permis que grâce à un sacrifice commis à la place de l'homme. Jésus ou Mithra, ou un autre Sauveur a déjà payé le prix par son sang. Le Père Noël participe aussi de cette logique, vérifiant qui a été vilain ou gentil. Ce qui est fondamental dans cette approche n'est pas la solution spécifique au péché ou l'approche de la Rédemption, mais le pessimisme général quant au déroulement ordinaire de la vie. La première Noble Vérité de Bouddha était "La vie est chagrin". D'après Schopenhauer, la vie est le mal, et il ajoute "Chaque grande douleur, physique aussi bien que spirituelle, ne représente que notre dû, car elle ne nous serait pas advenue si nous ne le méritions point" (Le monde comme volonté et comme représentation). Nous pouvons ajouter le Freudisme à cette deuxième école, avec la théorie du désir de mort et l'image donnée de l'inconscient : le cerveau primitif et monstrueux. La psychiatrie, dans certaines de ses interprétations, a inventé l'effrayant dragon du chaos, Tiamat, lequel se tapie tout au fond du cortex humain, prêt à craqueler son vernis civilisé. La préoccupation de la gauche pour les problèmes sociaux, l'obsession du Club de Rome pour l'entropie, sont essentiellement des expressions des vues de la deuxième école. Le changement, mouvement fondamental de l'univers, est mauvais. Si une entreprise fait faillite, elle ne sera jamais perçue comme une source de créativité, libérant des ressources et révélant des changements nécessaires. C'est juste du chômage en plus. Le marchandage chômage-inflation des macro-économistes keynésiens des années soixante appartient à l'esprit de la seconde école. Ces maux endémiques doivent être apaisés par les gardiens vigilants de la Politique Fiscale et de la Banque Centrale et il ne serait possible de réduire l'une qu'en augmentant l'autre. Cette position refuse de reconnaître le rôle positif du marché qui est aussi bien créateur que destructeur d'emplois. Plus généralement, la seconde école a engendré toutes les industries des "résolveurs de problèmes" tels que politiciens bureaucrates, démagogues, conseillers divers et variés, travailleurs sociaux. Ceux-ci ont trouvé dans le soutien des grandes causes et l'immixtion dans la vie des autres, pouvoir, célébrité et richesse. Quelles que soient leurs motivations, ils opèrent comme des parasites et des vampires dont la santé dépend de la maladie des autres, leur bien-être croît à proportion de la misère du peuple alors que leur manière de procéder pourrait laisser à penser qu'ils s'occupent des problèmes d'autrui. Évidemment, si la cause qu'ils défendent disparaît de par sa résolution, ils n'auraient plus rien à défendre. En conséquence, ils s'investissent dans la résolution des problèmes, pas dans leurs solutions. Ils engendrent chaos et destruction sous prétexte de contrôler et d'éliminer le chaos. III. Approche de la troisième école : le chaos est nécessaire à la
créativité, la liberté et le progrès. Cette vision se trouve chez certains écrivains de la Grèce antique, et plus récemment chez Nietzsche. Nietzsche dit : "Chacun doit avoir en soi sa part de chaos pour donner naissance à une étoile." Ici le premier point de vue fondamental est : l'existence est joie pure. Si vous ne vous en apercevez pas, votre perception est mauvaise. Dans cette approche, nous sommes supposés apprendre à transmuter alchimiquement la peine en joie, le chaos en art. Nous devrions prendre avec joie les aléas de la vie, la considérer comme une fête quotidienne. Chaque phénomène est un acte d'amour. Toute expérience, aussi dramatique puise-t-elle sembler, est un sacrement, un moyen d'évoluer. "Dire oui à la vie, même dans ses aspects les plus douloureux, les plus étranges, la volonté de vivre, de se réjouir de son caractère inépuisable, cela même au cours des sacrifices les plus grands, c'est ce que j'appelle Dionysianisme, c'est ce que je pense être le pont vers la psychologie du poète tragique. Cela, non pas pour se libérer de la terreur et de la pitié, non pas pour se purger de dangereux soucis en les évacuant de manière véhémente -- Aristote le comprenait ainsi(de même que les disciples de Freud, lesquels pensaient que les capacités de chacun étaient liées à ses névroses, un point de vue que Nietzsche rejette ici de manière explicite) -- mais afin d'être soi-même cet ordre éternel qui va advenir, au-delà de la terreur ou de la pitié -- cette joie qui inclue même l'ivresse de la destruction."(Le Crépuscule des Idoles). Il s'agit d'une approche se centrant sur l'ici et le maintenant. Vous ne pouvez pas prévoir l'avenir, contenter vous du présent. Mais comme "rien n'est certain, rien n'est impossible" (Lois du chaos). Vous êtes libre, n'appartenez à personne et nul ne vous appartient. Dans le premier paragraphe de "Tropique du Cancer", Henry Miller dit : "C'est maintenant l'automne de ma deuxième année à Paris. J'ai été envoyé ici pour une raison que je ne suis pas encore capable de comprendre. Je n'ai pas d'argent, pas d'espoir. Je suis l'homme le plus heureux de cette terre." Votre première responsabilité consiste à prendre soin de vous, afin de ne pas être un fardeau pour les autres. Si vous n'êtes pas même capable de cela comment pourriez avoir l'arrogance de prétendre pouvoir aider les autres. L'abbaye de Thélème du "Gargantua" de Rabelais arborait la devise : Fay ce que vouldras. Rabelais (contrairement au Livre des Juges) nous apporte un enseignement positif. L'implication de ce slogan est : Ne cherche pas un quelconque idéal éloigné de toi et ignorant tes propres besoins. Ne rentre pas dans une quelconque croisade destinée à sauver le genre humain, -- car tu penses faussement que c'est là une cause noble à remplir --, alors que, ce à quoi tu aspires véritablement, si tu es honnête avec toi-même, avec de restez chez toi, de cultiver tes légumes et les vendre sur le marché. (Cultiver des légumes est, après tout, source de richesses -- plus grandes que celles qu'apportent bon nombre de conceptions New Age.) Vous n'avez d'autres obligations sous le soleil que de découvrir vos véritables besoins et de vous réjouir de leur découverte. Dans cette approche, vous accordez aux autres le droit de réaliser leurs propres choix, mais vous les rendez également responsables des conséquences de leurs actes. La plupart des "problèmes" sociaux sont, après tout, fonction des choix qu'effectuent les gens, et sont par conséquent insolubles en principe, si nous excluons l'utilisation de la coercition. Nul n'est obligé d'endosser les obligations découlant des conséquences des décisions effectuées par d'autres personnes. Si par exemple, quelqu'un (riche ou pauvre, éduqué ou non) fait des enfants sans pouvoir s'en occuper ni les nourrir, nul n'est obligé de prendre cette responsabilité à sa place, de se charger du fardeau des souffrances créées par la négligence d'autrui. Mais vous le pouvez néanmoins si vous le souhaitez, si vous vous sentez vocation au martyre. Si vous souhaitez devenir un martyre, le monde vous en sera reconnaissant, puis continuera d'évoluer comme avant, laissant le problème irrésolu. Bien entendu, nous pouvons choisir d'aider le reste du monde, en supposant bien sûr, que nous sachions comment nous y prendre. Mais c'est là un choix et nullement une obligation. Le politiquement correct et une mauvaise lecture religieuse ont tenté de transformer tout ce qui est vertus en devoirs sociaux. Et cependant, on ne s'attend pas à ce que les prêcheurs appliquent eux-mêmes leurs bonnes paroles ; on comprend plutôt qu'ils se sentent coupables de ne pouvoir aller jusqu'où ils veulent nous mener, une fois leur culpabilité oublié leur discours vertueux est manipulé et devient dessein politique. Mais que resterait-il à faire pour les travailleurs sociaux une fois tous les problèmes résolus. On a toujours besoin de se poser des challenges, donc chacun se fixerait probablement des objectifs en matière d'arts et de création. A moins que nous continuions à aspirer au chaos. Conclusion
Dans la révélation accordée à Greg Hill et Kerry Thorly, auteurs de "Principia Discordia", ou "Comment j'ai trouvé la Déesse et ce que je lui ai fait quand je l'ai trouvé", la déesse du chaos Eris dit : "Je suis le chaos. Je suis l'esprit avec lequel tes enfants et les fous rient dans une joyeuse anarchie. Je suis la muse d'où les artistes et les savants extraient leurs œuvres. Je suis le chaos. Je suis vivante et t'annonce que tu es libre."
In Praise of Chaos par J. Orlin GRABBE, extrait du discours présenté à Eris Society le 12 août 1993 "Liberty Magazine" & "Renaissance Electronic Database". |