Le marché est riche d'opportunités pour les pauvres


Le marché est constamment méprisé et villipendé, on lui attribue l'aggravation de la situations des pauvres et même l'augmentation de leur nombre.

Mais ce qui fait la richesse ou la pauvreté d'un pays n'a rien à voir avec la population ou les ressources détenues par ce pays. Non, la richesse d'un pays dépend de son système économique et politique, les bonnes questions sont : ce système encourage-t-il la prise de risque, récompense-t-il les innovateurs, permet-il la répartition des richesses par le processus spontané du marché ?

La pauvreté hante l'Afrique, la majorité de sa population est indigente. Au-delà du consensus sur la croissance économique comme point de départ de la réduction de la pauvreté, il existe une grande divergence des points de vue sur les autres conditions. Beaucoup avancent, en particulier parmi les fonctionnaires, le rôle crucial de l'État contre les marchés dans la promotion du développement et la lutte contre la pauvreté. De nombreux mythes circulent contre le marché. L'un des plus fréquent est que la pauvreté résulte de l'économie de marché qui en se développant générerait inégalités et injustices. De ce point de vue les marchés sont l'ennemi des pauvres, lesquels auraient besoin d'en être protégés.

Pourtant de nombreuses preuves dans le monde, en particulier en Inde et en Chine nous démontrent que les marchés sont parvenus à réduire le nombre de pauvres sur la dernière décennie. Ceci nous suggère que la seule solution durable et à long terme contre la pauvreté est le bon fonctionnement des marchés.

un marché en Afrique subsaharienneL'Afrique d'ailleurs ne méconnaît pas les institutions du marché libre, une étude du système traditionnel africain révèle qu'il existait un marché libre, un commerce libre et bien sûr, des entreprises privées avant que ne s'implantent les institutions coloniales. Et pourtant, dans le sillage de la décolonisation, bien des leaders africains ne trouvèrent rien de mieux que d'importer des modèles de développement passant par une économie centralisée. L'importation du socialisme a mis l'économie africaine sous le contrôle des États.

L'État a obtenu la propriété de l'outil de production, il contrôle toute l'économie directement ou par des réglementations. Ces interventions créérent bientôt des phénomènes de pénurie et contribuèrent à l'abaissement de la qualité des services. Les pénuries ont encouragé le développement des marchés parallèles, lesquels permirent à la classe politique corrompue de s'enrichir illégalement. Ironiquement, l'importation du modèle économique socialiste n'était pas en adéquation avec la société africaine traditionnelle dans laquelle les chefs ne fixaient pas les prix, lesquels se déterminaient par rencontre des offreurs et des demandeurs. Maintenant les prix sont contrôlés et souvent imposés en ce qui concerne des biens indispensables, ce pouvoir des gouvernants sur les prix n'existait pas dans l'Afrique traditionnelle.

L'entreprise privée est indispensable au développement économique. Ceci parce que c'est la découverte de nouvelles ressources, de nouvelles connaissances et de nouveaux moyens de produire qui permettent de satisfaire les besoins de l'homme. L'économie centralement planifiée n'a pas permis le développement et a ruiné bien des pays africains en leur laissant des éléphants blancs (grandes constructions de prestige qui ne bénéficient pas au peuple) et un énorme niveau d'endettement extérieur. L'expérience a montré que les politiciens et les fonctionnaires manquent des connaissances et des incitations qui les rendraient aptes à découvrir les moyens du développement. Au lieu de répondre aux besoins du peuple et de les informer de ce qui était possible, ils ne recherchèrent que les moyens de s'enrichir personnellement. Alors que dans une logique de marché, la recherche du profit oblige à satisfaire les besoins formulés et à s'adapter aux circonstances évolutives des évolutions économiques.

Le marché apparaît alors comme une procédure de découverte et il remplit ses fonctions en résolvant les problèmes économiques par la facilitation de la création d'entreprises et de la prise de risques entrepreneuriaux, par la diffusion d'information, la correction spontanée des erreurs et le contrôle de la concentration du pouvoir économique. En même temps, la forte compétition sur le marché possède trois importantes fonctions sociales : elle incite à se tenir en alerte et justifie les coûts de recherche de connaissances, elle signale les succès et les échecs et permet d'abandonner la production de ce qui n'est pas suffisamment valorisé. Le profit se révèle avoir d'importantes fonctions, il signale d'abord ce qu'il importe de savoir mais est aussi un outil d'incitation à l'amélioration de la connaissance humaine. Dans une économie de libre concurrence les gens ont intétêt à trouver les bonnes informations et à tester les idées utiles qui pourraient satisfaire la population. La concurrence crée les conditions dans lesquelles les gens sont les plus à même d'améliorer leur situation.

Le marché est fortifié par la concurrence car ainsi il n'existe pas de situations acquises. Les producteurs, afin de rester dans la course, devront faire face à des coûts importants de veille commerciale, de recherche et développement, de publicité, en dépit de tels coûts ils devront aussi être capables de fournir des produits moins chers ou de meilleure qualité. Mais c'est cette rivalité entre les concurrents qui permet de renouveller les innovations. Là où le marché ne peut se développer et là où les industries bénéficient du protectionnnisme, la concurrence est entravée et donc les entreprises développent moins d'efforts. Le résultat des interventions gouvernementales c'est la baisse de créativité des entrepreneurs. Le protectionnisme mène donc à une plus faible croissance et à une compétitivité moindre.

Thompson AYODELE

 

1. Quels éléments permettent d'estimer la richesse d'un pays ?

2. La libre entreprise est-elle facteur d'aggravation de la pauvreté ?

3. L'accentuation des inégalités signifie-t-elle que la pauvreté augmente ?

4. Quel rapport existe-t-il entre le socialisme et la corruption en Afrique ?

5. Par quel processus le marché permet-il "la correction spontanée des erreurs et le contrôle de la concentration du pouvoir économique" ?